Le Sud-Africain Patrice Motsepe, a été élu comme prévu par acclamation, président de la Confédération africaine de football, vendredi dernier à Rabat, et affiché sa volonté de jouer «collectif». L'homme d'affaires milliardaire, patron du club des Mamelodi Sundowns était seul candidat au poste, les autres s'étant rangés derrière lui sous l'impulsion de la FIFA. Dès sa première prise de parole, il a promis de s'appuyer sur «la sagesse collective» pour travailler «dans l'unité». C'était le maître-mot de la journée, martelé également par le président de la Fédération internationale de football, Gianni Infantino. Une ode au travail d'équipe, déclinée ensuite par le nouveau patron du foot africain, lors d'une conférence de presse collective, avec ses «frères», Augustin Senghor (Sénégal), Ahmed Yahya (Mauritanie) et Jacques Anouma (Côte d'Ivoire). Tous trois candidats à l'automne à la présidence, ils se sont tous trois retirés dans la quinzaine précédent le scrutin, contre la promesse de postes respectivement de premier et deuxième vice-présidents et de conseiller de Motsepe qu'ils occupent désormais. Pendant la conférence de presse, la nouvelle équipe a égrené ses priorités au fil des questions distribuées par un Motsepe très à l'aise dans son rôle de maître du jeu: «Rendre le football africain attractif», en améliorant le niveau et l'organisation des compétitions, «ramener les équili-bres financiers», «redorer l'image de l'institution» et lui donner une vraie «autonomie». «Tout est prioritaire», a insisté Patrice Motsepe. «Mais si on veut arriver au niveau global, il faut commencer au niveau local.» Et si le choix de ce milliardaire très occupé, méconnu et parrainé par le patron de la FIFA, a fait grincer certaines dents sur le continent, aucune voix dissonante ne s'est exprimée durant cette 43e assemblée générale de la CAF. «Nous savons que nous sommes attendus, que les sceptiques se demandent si cette solidarité résistera au temps», a reconnu le Sénégalais Senghor en saluant le «leadership éclairé» de celui qui, «malgré ses charges nombreuses a voulu apporter sa contribution au football africain». Dans son allocution liminaire, Infantino a défendu le rôle de la FIFA dans cette drôle d'élection sans vote, avec un candidat unique adoubé par ses soins: elle ne veut pas contrôler la CAF mais favoriser «l'unité». Une tâche immense attend maintenant le propriétaire des Mamelodi Sundowns, le club du township de Pretoria, charge qu'il va abandonner à son fils Thlopie. Dessinant à grands traits son programme, Motsepe a insisté sur la nécessité de se rapprocher dans chaque pays du secteur privé pour trouver des sponsors pour le football, et demandé à ce que l'AG passe d'un rythme annuel à semestriel, «au moins». «Je ne suis pas seulement confiant, je suis très excité. Le visage du football africain ne sera plus jamais le même», a-t-il conclu.