Le redémarrage de l'économie mondiale sera acté en 2021. C'est le cas pour L'Algérie aussi. Ce qui balaie d'un revers de la main les scénarios les plus pessimistes, voire mortifères qui lui sont tissés à la moindre crise, notamment lors de baisses significatives des cours de l'or noir, comme ce fût l'an dernier. Des situations qui alimentent des «théories» annonciatrices de l'effondrement de l'économie nationale, d'un taux d'inflation qui exploserait, d'un déficit budgétaire abyssal qui entraînerait dans son sillage la mort inéluctable des réserves de change avec des conséquences insoupçonnées sur le plan social. La BAD les bat en brèche. Elle confirme le rebond de la croissance économique de l'Algérie en 2021. «La croissance de l'économie algérienne devrait rebondir en 2021 pour atteindre 3,4%, après le recul de son PIB l'année dernière en raison de la pandémie de Covid-19», écrivent les experts de la Banque africaine de développement. La BAD table sur une croissance du PIB algérien de l'ordre de 2,9%. Un retour à un niveau élevé de croissance permettrait à l'Algérie une réduction «importante» de son déficit budgétaire global qui passerait de 13,6% du PIB à 10,3% en 2021 et à 8,7% en 2022, souligne l'institution financière régionale. Elle prévoit, dans sa dernière note de conjoncture sur l'Algérie, intitulée «Traverser la pandémie de Covid-19, engager les réformes structurelles-automne 2020», une croissance économique de 3,8% en 2021 contre une décroissance en 2020 induite par le coronavirus et ses conséquences sur l'économie et l'emploi. La croissance hors hydrocarbures devrait croître de 3,6% en 2021 (contre une prévision de -6% en 2020), avec un PIB de 19.400 milliards de DA, ou l'équivalent de 149,6 milliards de dollars contre 143 milliards de dollars en 2020. Avec un baril de pétrole qui avoisine les 70 dollars ces estimations pourraient être largement dépassées, à condition qu'il se maintienne à ce niveau. Les deux institutions financières insistent cependant sur l'urgence de la diversification de l'économie du pays pour ne pas hypothéquer sa résilience à la crise. La mise en oeuvre d'un nouveau modèle de croissance appelé à réduire la dépendance aux hydrocarbures, est scruté par la BM tandis que la BAD conseille à l'Algérie d'approfondir les mesures pour élargir l'assiette fiscale, portée par la loi de finances de 2021, et mettre en place un programme visant à diversifier son économie en vue de limiter la dette publique interne. «Dans le cas contraire, la forte dépendance de l'économie algérienne aux hydrocarbures continuera d'entraver ses perspectives de développement sur le moyen terme», prévient-elle. Un défi que l'Algérie compte relever...