Le Premier ministre français, Jean Castex, est attendu en Algérie les 10 et 11 avril prochain. Jean Castex coprésidera, à l'occasion, avec Abdelaziz Djerad, la réunion de la 5e session de la Grande Commission mixte algéro-française. Un rendez-vous abordé par les deux Premiers ministres lors de leur dernier entretien téléphonique, tout en mettant en exergue la «nécessité de faire de cette importante échéance un moment fort dans la consolidation, l'enrichissement et la diversification de la coopération entre les deux pays». Pour la circonstance, pas moins de huit ministres français, et pas des moindres, seront du voyage. Il s'agit, entre autres, des minis-tres des Armées, de l'Economie, des Finances et de la Relance, de l'Europe et des Affaires étrangères, de l'Intérieur, et de la déléguée auprès du ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, chargée de l'Industrie. La délégation ministérielle sera également accompagnée d'un panel d'hommes d'affaires et de dirigeants d'entreprise. L'objectif est de renforcer la coopération algéro-française au bénéfice des deux pays. C'est dire l'importance accordée par les deux pays à la relance de la coopération bilatérale. Prévue l'année dernière, mais reportée en raison de la pandémie de coronavirus, avant d'être reprogrammée pour le 18 janvier dernier, avant d'être repoussée à une date ultérieure pour une question d'agenda. Question justement d'agenda, il sera rempli. Un agenda devant couvrir un large éventail de sujets d'intérêt bilatéral, régional, la coopération économique, les échanges humains et éducatifs, les questions diplomatiques et sécuritaires ainsi que le dossier de la mémoire. Intervenant dans un contexte bilatéral marqué par un regain de «chaud» entre Alger et Paris, à la faveur de la relation de confiance qui existe actuellement entre le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron, cette visite devrait imprimer une nouvelle impulsion à la dynamique des relations bilatérales. Une occasion pour les deux parties de dresser le bilan des progrès réalisés dans la feuille de route retenue lors de la dernière session du Cihn et de dégager de nouvelles perspectives de coopération dans l'ensemble des domaines, à même de hisser la relation bilatérale à un partenariat d'exception que les deux parties ambitionnent de construire. Des relations que le président Abdelmadjid Tebboune a qualifiées de «bonnes» tout en soulignant que «nous ne privilégierons pas de bonnes relations au détriment de l'histoire et de la mémoire». Une mémoire à laquelle «les Algériens ne renonceront jamais» a réitéré le chef de l'Etat, qui a réclamé que «toute la lumière» sur les disparus pendant la guerre d'indépendance (1954-1962) et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français dans les années 1960. Ces évènements «ne s'effacent pas de l'histoire des nations par prescription», a averti le président algérien à propos des dossiers mémoriels. Un autre sujet au menu de la réunion de la 5e session de la Grande Commission mixte algéro-française. Pour rappel, Abdelmadjid Chikhi, conseiller auprès du président de la République, chargé des Archives et de la Mémoire nationales, a affirmé, à la veille de la célébration du 58e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, que la Grande Commission mixte algéro-française pourrait avoir à examiner, lors de sa prochaine réunion, le dossier de la récupération des Archives nationales. À cette occasion, la question de l'immigration illégale et du terrorisme devrait être au menu des discussions. Gageons que la session de la Grande Commission mixte algéro-française remettra le train de la coopération algéro-française sur les rails.