Le porte-parole du CLA, M.Osmane Redouane, a été arrêté et relâché quelque temps après. Le rassemblement organisé, hier, par la coordination intersyndicale de l'éducation devant le ministère, a failli prendre une autre tournure. En effet, les quelque 500 enseignants venus de deux autres wilayas, notamment Béjaïa et Tizi Ouzou, afin de marquer cette journée de protestation, ont été surpris par la manière «forte des forces de sécurité mobilisées par la tutelle, pour nous réprimer», déclarent-ils. Aux environs de 12h, heure prévue pour le rassemblement, des enseignants, enseignantes et travailleurs de l'éducation commençaient à entamer le chemin menant vers le Golf, pour rejoindre les lieux du rassemblement au siège du ministère de l'Education nationale. A peine les petits groupes de manifestants commençaient à se rassembler que les forces de sécurité, déjà alertées, ont réussi à les disperser. La tension était à son comble. «Nous sommes des éducateurs, nous ne sommes pas des voyous pour qu'ils nous traitent de cette façon», a déclaré un enseignant qui a parlé au nom du Satef. Pour le président du même syndicat, «cet acte de violence confirme une fois de plus que la tutelle ne montre aucune bonne volonté à régler nos doléances», déclare-t-il. Et d'ajouter «réellement je ne suis pas étonné de cette attitude, car la tutelle nous a toujours traités avec les menaces. D'ailleurs, elle a appelé au dialogue, voilà elle nous accueille avec un langage répressif, en brutalisant les femmes et embarquant les enseignants». La situation a failli dégénérer, lorsque les forces de sécurité ont procédé à l'arrestation de quelques syndicalistes, à l'image du porte-parole du CLA, M.Redouane Osmane. «Nous ne bougerons pas d'ici jusqu' à ce qu'on libère les enseignants arrêtés», lançaient les enseignants à l'encontre des services de sécurité. Heureusement, 30 minutes plus tard, Osmane est relâché, les enseignants se sont dispersés et le dérapage a été évité. Vu cette situation et ces circonstances, l'intersyndicale a organisé «en urgence», une conférence de presse au siège du FFS, à Hydra. D'emblée, les membres de l'intersyndicale, à savoir CLA, Cnapest, Satef et Sete-Béjaïa, ont dénoncé cet acte. «Nous avons préféré l'utilisation de moyens civiques pour exprimer notre colère, mais la tutelle a fait recours à la répression et aux agissements de violence», a déclaré M.Mohamed Boukhetta du CLA. Concernant le mouvement de grève déclenché dimanche et lundi, les syndicalistes estiment que «l'adhésion au deuxième jour a été plus importante. La grève a été largement suivie dans les trois paliers, notamment dans le secondaire». Ces propos ont été rejetés par la tutelle. Celle-ci estime que «le taux de suivi n' a pas dépassé les 7,21% sur le plan national, et ce tous cycles confondus». Pour sa part, le ministère a souligné que «le taux de suivi de cette grève pour le cycle primaire s'établit à 3,22%, alors que pour le cycle moyen, le taux a atteint 6,34%». Le taux dans le cycle secondaire a été estimé, selon la même source, à 19,60%. Par la même occasion, l'intersyndicale s'est attaquée à son ex-compagnon de route dans la lutte syndicale, à savoir l'Unpef. «La réussite de la grève est une gifle à ceux qui ont abandonné les enseignants au milieu du chemin, et qui ont trahi le mouvement», a déclaré M.Lemdani, tout en confirmant qu'«un vaste mouvement de démission a été enregistré dans les rangs de l'Unpef».