A en croire le représentant du CLA, la base propose de boycotter les examens du troisième trimestre. Les établissements scolaires connaîtront demain et après-demain, une nouvelle grève. C'est là, la décision finale et «irrévocable» de l'Intersyndicale de l'éducation nationale. En effet, lors d'une conférence de presse tenue hier, au siège du Snapap, sis à Belfort, à Alger, l'Intersyndicale de l'éducation nationale, renfermant, quatre syndicats qui sont entre autres le CLA, le Cnapest, l'Unpef et le Sete de Béjaïa, a réitéré son engagement de paralyser les établissements à nouveau. «La coordination intersyndicale a décidé de continuer dans la revendication...», a déclaré M.Lemdani, porte-parole du Cnapest, par la même occasion. Et d'ajouter « l'Intersyndicale maintient son mot d'ordre de grève pour les deux journées des 23 et 24 du mois en cours, qui sera ponctuée par un rassemblement pacifique devant le ministère de l'Education nationale, le deuxième jour de la grève». Cette grève, intervient au lendemain de l'appel au dialogue lancé par le ministère de l'Education nationale (MEN). Les deux parties, syndicats-tutelle, se sont rencontrées au siège du ministère pour débattre la plate-forme de revendications. Hélas ! Comme d'habitude, c'est le dialogue de sourds. Les deux parties ont quitté la table, comme elles l'ont rejointe. «Le ministère estime que nos revendications relèvent des prérogatives du gouvernement, mais qu'il nous montre au minimum sa position», s'est interrogé Osmane Redouane, porte-parole du CLA (Conseil des lycées d'Alger). Ce dernier a qualifié cet appel de la tutelle comme «juste un moyen d'instrumentaliser les rencontres informelles avec les syndicats de l'éducation pour gagner du temps avant le dernier trimestre et la fin de l'année.» S'agissant de la poursuite judiciaire dont font l'objet les syndicalistes, M.Osmane déclare qu'«au lieu d'ouvrir le débat sur la plate-forme de revendications, et de traiter le fond du problème, la tutelle préfère avoir recours aux poursuites judiciaires». S'agissant de la situation actuelle de la coordination après le limogeage de l'Unpef, les conférenciers déclarent que la coordination «reste ouverte à tous les travailleurs de l'éducation nationale et les syndicats qui veulent adhérer à cette démarche revendicative». Par la même occasion, ils assurent que toutes les manoeuvres visant à la déstabilisation de la coordination «sont et seront vaines.» De leur côté, les représentants du Sete de Béjaïa ont été surpris par le fait que la tutelle n'ait pas invité leur syndicat au dialogue. «Comment justifie-t-il l'exclusion de notre syndicat, au moment où nous sommes poursuivis en justice au même titre que les autres?», s'est interrogé un représentant de ce syndicat; avant de répondre que «à travers cet acte, le MEN, vise à déstabiliser l'Intersyndicale». Interrogé sur les prochaines actions à mener dans le cas où la tutelle continue à «ignorer», toujours leurs revendications, les conférenciers déclarent qu'après ces deux journées de grève, ils consulteront la base, avant de décider des nouvelles actions à mener: «Une chose est sûre, il y aura d'autres mouvements, mais de quelle manière, c'est à la base de se prononcer». Car les autres syndicats, n'ont pas évoqué ce sujet, le CLA, annonce déjà la couleur, en déclarant que le boycott des examens du dernier trimestre, «figure parmi les propositions de sa base». Dans ce cas, les autres syndicalistes vont-ils emboîter le pas à leurs collègues du CLA pour faire l'impasse sur les examens? C'est le pire des scénarios qu'on peut imaginer.