L'économie numérique est-elle, enfin, sur les bons rails? En tout cas, il semblerait que la dynamique soit enclenchée. 300 entreprises émergentes et initiatrices d'un projet innovant au niveau national ont obtenu le label «Start-up». C'est ce qu'a révélé, hier, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Economie de la connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid. «L'octroi de la marque permettra à ses bénéficiaires d'obtenir plusieurs avantages, notamment un financement par le fonds d'investissement créé par le ministère et l'accompagnement», a souligné la même source en marge d'une conférence régionale sur les start-up, organisée par son département ministériel au Centre des conventions Mohamed Benahmed d'Oran. Le ministre délégué soutient également que plusieurs exonérations fiscales sont accordées à ces start-up, en vertu de la loi de finances 2021. Une bonne nouvelle donc pour le pays qui pourrait voir l'émergence d'une «économie 2.0» lui permettant de sortir de sa dépendance des hydrocarbures. Cela même si on ne connaît pas encore la liste de ces «Start-up» labellisés «made in Bladi» et par conséquent la qualité des projets qu'elles portent, ce qui fait craindre à certains observateurs un «remake» de certains projets Ansej «mort -nés». Quoiqu'il en soit, les choses semblent «bouger» puisque après le lancement du premier accélérateur algérien de ce type d'entreprise, durant ce mois de mars, une succursale a été ouverte dans la wilaya d'Oran. « Elle sera suivie par l'ouverture d'autres succursales dans différentes wilayas prochainement», a assuré le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Economie de la connaissance et des Start-up. Mieux encore, des conférences régionales des start-up sont en train d'être organisées à travers le pays. «Cela vise à créer une véritable dynamique d'innovation au niveau des sociétés émergentes dans diverses régions du pays», a-t-il assuré ajoutant que des conférences régionales similaires seront organisées à Ghardaïa, Constantine et à Alger. L'autre point positif est le fait que l'université algérienne est en train d'accompagner cette dynamique de l'innovation. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a annoncé, toujours à Oran, que 78 maisons de l'entrepreuneuriat et 44 incubateurs ont été créés à travers les établissements de l'enseignement supérieur au niveau national. «Ces structures sont chargées de sensibiliser les étudiants, de les former, de les encourager et de garantir leur accompagnement dans la création de start-up», a-t-il assuré. Le ministre a également indiqué que 44 incubateurs ont été mis en place à travers les universités et les écoles supérieures, dans le cadre de décisions conjointes entre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui des Finances. Il a précisé que ces incubateurs sont accompagnés sur le plan administratif, par les directeurs des établissements universitaires et scientifiquement par l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche scientifique et du développement technologique. À ce propos, le ministre a annoncé que, durant la semaine en cours, un accord-cadre sera signé entre son département et le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l'économie de la connaissance et des start-up.«Cet accord concernera la coopération dans le domaine du soutien des projets innovants et des incubateurs universitaires, ainsi que l'accompagnement des étudiants universitaires diplômés pour la création de start-up», a-t-il expliqué. D'autre part, Abdelbaki Benziane a indiqué que son secteur oeuvrera à ouvrir le champ devant les étudiants pour une bonne formation, depuis leur inscription à l'université et inculquer en eux la culture de l'entrepreuneuriat, ainsi que leur encouragement à développer des projets particuliers pour devenir des créateurs de richesses. Une bonne chose à même de permettre de faire de nos étudiants les «Bill Gates» de demain. Surtout après ce qu'on a pu voir durant les premiers mois de la Covid-19, où l'université algérienne a montré la voie. Elle a été le théâtre d'innovations qui ont permis aux Algériens de moins ressentir cette crise. De bon augure pour l'avenir du pays...