Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour, a indiqué que l'Allemagne accompagnera l'Algérie pour devenir pionnière en Afrique dans le domaine des énergies renouvelables et notamment de l'hydrogène vert. Lors d'une séance plénière au Conseil de la nation, conduite par le président de l'institution parlementaire, Salah Goudjil, et en réponse à la question d'un sénateur sur les raisons du renoncement par l'Etat au projet éco-énergétique Desertec dans le Sud algérien, le ministre a précisé que «l'Allemagne accompagnera l'Algérie dans la réalisation d'un projet dans le domaine des énergies renouvelables et notamment de l'hydrogène vert qui peut être utilisé à la place du gaz naturel». Concernant le projet Desertec, qui était prévu dans le cadre d'un partenariat entre l'Algérie et l'Allemagne, le ministre a expliqué que le projet n'a pas vu le jour parce que les banques ont refusé de le financer en raison de son coût d'investissement «dépassant 450 milliards de dollars». Il a, par ailleurs, prévenu qu'à l'horizon 2035, il y aura un grand déficit en matière d'hydrocarbures, d'où la nécessité de se tourner résolument vers les énergies renouvelables, ajoutant que «l'Algérie a dix ans devant elle pour sortir de cette dépendance et réaliser des projets d'économie d'énergie». Le premier responsable du secteur a, dans ce contexte, fait état de la production, à partir de 2022, de 1 000 mégawatts d'énergie solaire pour réduire la dépendance aux énergies fossiles, précisant que les appels d'offres relatifs à ce projet seront lancés en juillet prochain. Il a également fait savoir que son département s'attelait, de concert avec le ministère de l'Habitat, à l'élaboration d'un cahier des charges qui sera mis en oeuvre en 2022 afin que les nouvelles habitations soient écoresponsables. Il est à préciser qu'en matière de transition énergétique, la vision de l'Algérie s'appuie, sur un triptyque: un nouveau modèle énergétique, un développement d'envergure des énergies renouvelables et la promotion de la sobriété et l'efficacité énergétiques. Selon le ministre, les bouleversements rapides, majeurs et structurels de la scène énergétique mondiale ont mis l'Algérie devant d'importants défis et enjeux, à savoir la diversification de ses sources d'énergie en vue de se libérer, graduellement, de sa dépendance aux hydrocarbures, la garantie de la sécurité énergétique pour les générations futures et le développement d'une économie fondée sur la technologie au service de l'humanité. C'est la raison pour laquelle, une nouvelle vision a été adoptée et des chantiers sont en cours pour réussir la transition énergétique. Il s'agit, notamment du projet des économies d'énergie. Chems Eddine Chitour espère faire 10% d'économie d'énergie, soit l'équivalent de 1,8 milliard de dollars. Il est aussi question de l'opération de 200.000 kits de GPL qui permettront d'économiser 200 millions de tonnes d'essence. L'autre ambition que se propose de réaliser Chitour consistera à diminuer l'usage du diesel, en le remplaçant progressivement par le diesel fioul et le GNC et, par ailleurs, d'aborder une autre phase consistant en l'introduction progressive de véhicules roulant à l'électricité. Enfin, l'objectif du ministre est d'aller vers un usage grandissant de l'énergie produite par le soleil, pour créer des villes nouvelles, et alimenter les habitations, les administrations publiques et le secteur agricole en électricité.