Sabri Boukadoum ne se repose point. À peine sa tournée africaine terminée, il s'est rendu, lundi, à Madrid pour honorer l'invitation de son homologue espagnole, Arancha Gonzalez Laya. Une visite de travail qui s'inscrit dans le cadre des consultations traditionnelles et régulières entre les deux pays, signataires, depuis 2002, du «Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération». Outre les entretiens avec son homologue, le premier diplomate a été reçu par Sa Majesté le roi Felipe VI, auquel il a transmis un message du président Tebboune. Il a également été reçu par le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et a eu plusieurs rencontres avec de hauts responsables politiques espagnols, notamment la présidente du Congrès des députés espagnol, Meritxell Batet Lamana, ainsi que la 4ème vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera. Lors de cette activité intense, le ministre des Affaires étrangères s'est attelé à développer davantage le dialogue politique et le partenariat stratégique entre les deux pays sur l'ensemble des questions et dans tous les domaines d'intérêt commun. Ses efforts ont payé puisque au terme de ses entrevues, Sabri Boukadoum n'a pas manqué d'affirmer l'existence d'une volonté commune de renforcer la coopération. «J'ai eu, aujourd'hui, plusieurs rencontres de haut niveau avec les Autorités suprêmes du royaume d'Espagne, dans le cadre du partenariat stratégique. Une volonté commune de consolider la coopération dans tous les domaines, notamment économique, dans le but de concrétiser des relations équilibrées qui préservent les intérêts des deux parties, tout en consolidant la coordination et la concertation autour des différentes questions qui concernent la région», a écrit Sabri Boukadoum sur son compte Twitter. Sur le plan économique, les relations sont excellentes, mais les deux pays cherchent l'exploration de plus d'opportunités de partenariat. Pour l'Algérie, l'Espagne, qui constitue le 5ème fournisseur et le 3ème client, peut avoir un rôle à jouer dans la mutation économique à laquelle le pays aspire et qui exige davantage d'investissements. Madrid ambitionne, quant à elle, de devenir un «partenaire stratégique et spécial» de l'Afrique, comme l'a affirmé le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez lors de la présentation d'un plan intitulé «Focus Afrique 2023». Tenant à faire des 10 prochaines années, la décennie de l'Espagne en Afrique, l'Espagne ne manquera pas de renforcer ses relations avec l'Algérie, porte de l'Afrique. D'ailleurs, lors de sa visite en Algérie en 2020, Pedro Sanchez avait affirmé que «l'Algérie est un pays sur lequel l'Espagne mise dans ses stratégies à moyen et long terme, de par sa place prépondérante dans la région du Maghreb et en Afrique». Et en ce qui concerne les questions de la région, le diplomate algérien a certainement évoqué la question du Sahara occidental. Il en a, d'ailleurs, fait son thème principal dans un entretien accordé au quotidien espagnol El pais. Boukadoum a incité le gouvernement espagnol à s'impliquer davantage dans le processus de règlement du conflit du Sahara occidental, soulignant que l'Espagne ne pouvait faire fi de sa responsabilité historique vis-à-vis du peuple sahraoui. Pour le chef de la diplomatie algérienne, l'Espagne doit intervenir. «Je sais que c'est compliqué, mais nous ne pouvons laisser les choses telles quelles 40 ans encore», a-t-il enfin soutenu.