Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, effectue, depuis hier, une visite de travail à Madrid à l'invitation de son homologue espagnole, Arancha Gonzalez Laya. Cette visite s'inscrit dans le cadre des consultations traditionnelles et régulières entre les deux pays, signataires, depuis 2002, du «Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération» et vise à développer davantage le dialogue politique et le partenariat stratégique entre les deux pays sur l'ensemble des questions et dans tous les domaines d'intérêt commun, notamment dans le contexte global actuel marqué par des crises pluridimensionnelles. À la capitale espagnole, Sabri Boukadoum a eu une intense activité, enchaînant les entretiens et les visites. Lors de son entretien avec Meritxell Batet Lamaña, présidente du Congrès des députés (chambre basse du Parlement espagnol), la coopération parlementaire entre l'Algérie et l'Espagne était au coeur des entretiens. En outre, les discussions ont porté sur les questions d'intérêt commun, les moyens d'approfondir les relations entre l'Algérie et l'Espagne, en particulier, et de l'Union européenne, en général, «compte tenu du rôle stratégique de l'Algérie en Afrique du Nord et de la promotion de la coopération dans des domaines tels que la sécurité, la migration et l'énergie», a indiqué Meritxell Batet Lamaña. Lors d'un point de presse conjoint, les ministres des Affaires étrangères de l'Espagne et de l'Algérie, Arancha González Laya et Sabri Boukadoum, ont exprimé l'engagement des deux pays à lutter contre l'immigration clandestine. «Nous travaillons de manière transparente et continue avec l'Espagne sur cette question», a déclaré Boukadoum, soulignant que l'Algérie n'est pas un pays d'origine, mais un pays de transit pour des milliers de migrants du Sahel et d'autres régions d'Afrique. Ainsi, González Laya a assuré que les deux pays continueront à travailler ensemble pour «lutter contre la migration clandestine, pour démanteler les réseaux de traite des êtres humains, afin d'empêcher les réseaux criminels qui profitent des malheurs des autres». Dans le même temps, a-t-il ajouté, les deux pays travailleront «pour ouvrir des voies de migration régulières vers l'Espagne», principalement pour «les étudiants, les hommes d'affaires et les travailleurs». S'exprimant en espagnol, Sabri Boukadoum a rappelé la pression migratoire «importante» à laquelle fait face l'Algérie, tout en réaffirmant que «l'Algérie n'a jamais failli à ses engagements avec l'Espagne en la matière malgré le contexte actuel». Aussi, les deux ministres ont réitéré leur engagement à travailler ensemble pour améliorer la situation dans les pays d'origine de ces migrants, notamment au Sahel, une région dont la stabilité inquiète les deux pays. Interpellé sur la question du Sahara occidental, Sabri Boukadoum a défendu le principe de l'autodétermination qui demeure, selon le chef de la diplomatie algérienne, « l'unique voie pour le peuple sahraoui de choisir son destin». «C'est une question de décolonisation qui doit être résolue sous l'égide des Nations unies», a martelé Sabri Boukadoum. De son côté, la ministre espagnole des Affaires étrangères a indiqué que la position de son pays «n'a pas changé», soulignant le rôle de l'ONU dans le processus. «L'Espagne espère la désignation, bientôt, d'un Envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, afin de parvenir à une solution politique au Sahara occidental.» Lors du point de presse, les deux ministres ont annoncé que la 8e session de la réunion algéro-espagnole de haut niveau se tiendrait au second semestre, à Madrid. Sabri Boukadoum a eu également des entretiens avec le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez et devait être reçu ensuite en audience par le roi Felipe VI.