L'ex-Ansej a changé d'appellation, mais surtout de stratégie. Rebaptisée Anade depuis le mois de novembre, elle ne pouvait trouvait de meilleur allié que Sonatrach pour redorer son blason. La colonne vertébrale de l'économie nationale a signé, le 9 mars dernier, dans le cadre de sa politique d'encouragement de la production nationale, une convention de coopération avec l'Agence nationale d'appui et de développement de l'entrepreuneuriat (Anade, ex-Ansej). Un comité paritaire, chargé de son suivi, a été installé, le 29 mars. La convention de coopération entre les deux parties s'inscrit dans le cadre d'une démarche commune visant à encourager la création et l'émergence des microentreprises algériennes et faciliter leur accès aux marchés de Sonatrach, souligne un communiqué de l'entreprise pétrolière, rendu public, hier. Quels sont les buts qui lui sont fixés? «Elle a pour principaux objectifs d'instaurer le cadre nécessaire pour faciliter la participation des microentreprises au développement des projets du Groupe Sonatrach,» explique le document de la Compagnie nationale des hydrocarbures. Quelles seront les retombées d'une telle initiative? «Cela permettra d'offrir une réelle opportunité pour les jeunes entrepreneurs afin qu'ils acquièrent plus d'expérience et de maîtrise technique et, ainsi, participent activement au développement du tissu industriel national.» assurent les rédacteurs du communiqué. Une démarche qui répond au voeu du président de la République, qui avait souligné l'importance de soutenir et d'encourager les start-up pour en faire la «locomotive» d'un nouveau modèle économique, basé sur la connaissance et l'innovation. «Afin de permettre aux porteurs de projets innovants de concrétiser leurs idées, il était nécessaire de renforcer l'écosystème de l'innovation dans notre pays, pour le hisser au niveau des aspirations de nos jeunes, un écosystème qui puisse leur garantir des mécanismes de financement adéquats», avait déclaré Abdelmadjid Tebboune, le 3 octobre 2020, lors de l'ouverture de la Conférence nationale sur les start-up. La Compagnie nationale est en première ligne pour concrétiser ce chantier d'envergure qui a pour finalité d'instaurer un nouveau modèle de croissance économique lequel lui permettra de souffler quelque peu, de surcroît, les exportations d'hydrocarbures représentant l'essentiel des revenus du pays. Pour rappel, Sonatrach a signé, en 2020, plus de 1.100 contrats de projets avec des entreprises nationales. Un chiffre qui reflète l'orientation du Groupe vers l'intensification de ses transactions avec les opérateurs locaux, à travers l'ouverture de ses marchés. La Compagnie nationale des hydrocarbures, qui compte investir 40 milliards de dollars pour les cinq années à venir, ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Une opportunité pour l'Agence nationale de l'aide et de développement des entreprises l'Anade (ex-Ansej) de renaître de ses cendres. Ce dispositif de soutien à la création d'activités pour les personnes de moins de 40 ans, censé booster l'emploi des jeunes, notamment, a été, en effet, un échec retentissant. La stratégie adoptée par les pouvoirs publics pour l'accompagnement des entreprises créées dans ce cadre s'est transformée en berezina. 220.000 entreprises sous la férule de l'Ansej ont déclaré faillite, depuis 2011. Les dettes quant à elles, sont estimées à 172 milliards de dinars. Avec une «béquille» de la stature de Sonatrach, l'Anade peut désormais tenir debout