Ça se confirme! Il semblerait que les hautes autorités du pays s'apprêtent à autoriser la prière des tarawih durant le mois sacré du Ramadhan. Ce «secret de Polichinelle» était, toutefois, tributaire de l'évolution de la situation sanitaire dans le pays. La Commision nationale de la fetwa et le Comité scientifique de suivi de l'évolution de l'épidémie ont émis un avis favorable. Mais la décision finale revient au président de la République, Abdelmadjid Tebboune. La stabilisation du nombre de contaminations journalières permet donc d'ouvrir les mosquées durant les soirées du mois de Ramadhan pour l'accomplissement de ce rituel. Cette confirmation, attendue par des millions d'Algériens, devrait faire l'objet d'une décision dans les prochains jours, du chef de l'Etat. Néanmoins, cette «autorisation» se fera dans des conditions des plus strictes. Comme a tenu à le réaffirmer, jeudi dernier à Alger, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi. Le grand changement de ces «tarawih» en temps de coronavirus est leur durée. Le ministre a encore une fois rappelé sa limitation à 30 minutes. «Cela dans le souci de protéger la santé des citoyens», a soutenu le ministre. «Les mosquées concernées seront ouvertes pour l'accomplissement de la prière d'El Icha 15 minutes avant l'appel à la prière et fermées 15 minutes après l'accomplissement de la prière des tarawih, et la prière d'El Icha sera accomplie immédiatement après l'appel à la prière», a-t-il précisé. Youcef Belmehdi a également rappelé que les espaces réservés aux ablutions au niveau des mosquées demeureront fermés. Par contre ceux aménagés pour l'accueil des femmes vont, enfin, rouvrir à l'occasion du mois sacré. «Ils sont interdits aux femmes enceintes et allaitantes ainsi qu'aux enfants. Ils sont soumis au même protocole sanitaire que celui des salles pour hommes», a-t-il soutenu. En outre, le protocole sanitaire prévoit que les sanitaires et bibliothèques de mosquées demeurent fermées. Les fidèles sont soumis à une distanciation sociale de 1,5m ainsi que le port des bavettes et la désinfection des mains avant l'entrée dans les mosquées. Ils doivent aussi mettre leurs chaussures dans un sac, utiliser des tapis et des livres du Saint-Coran personnels, sortir de la mosquée dès la fin de la prière et éviter la foule à l'entrée et à la sortie. Il est aussi interdit d'accomplir la prière des tarawih au niveau des rues et ruelles jouxtant les mosquées. Gare à ceux qui céderont à une telle tentation. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a lancé un appel aux Algériens afin de respecter «scrupuleusement» ces mesures sanitaires. «Le retour à une vie normale est tributaire de l'engagement du citoyen dans ce sens», a-t-il attesté insistant sur le fait que le respect de ces mesures est la seule chose qui permettra de sauvegarder la santé des citoyens, tout en perpétuant la Sunna du Prophète (Qsssl). Ce protocole sanitaire, qui ressemble à quelques détails près à celui de la prière du vendredi, a de fortes chances de réussir. Car, il faut dire que ce sont les mosquées qui ont, jusque-là, été les plus sérieuses dans l'application des mesures barrières. Elles ont même échappé au relâchement général constaté, ces dernières semaines, à travers le pays. Presque toutes, continuent d'appliquer de façon très rigoureuse les mesures dictées par le Comité scientifique. Ce qui a permis d'éviter qu'elles ne deviennent des clusters de la pandémie, comme cela était redouté. Elles devront continuer à montrer l'exemple durant le Ramadhan afin de retrouver une vie presque normale. Le ministre compte sur les imams pour relever ce nouveau défi...