Une histoire qui rappelle les arlequins de notre enfance, mais bien adaptée à notre société algérienne puisque le rapport homme/femme qui est établi dans ce roman correspond subjectivement et sous le regard de l'autrice à notre propre vécu de femme dans notre société dite arabo-musulmane et c'est partant de ce versant que Meriem Guemache a décidé de dénoncer certains dysfonctionnements et injustice liés au statut de la femme chez nous. En fait, le roman raconte l'histoire de la journaliste Zelda, qui, au seuil de la quarantaine et encore marquée par un divorce houleux est persuadé qu'elle finira sa vie seule. Pourtant, lors d'un reportage en Sicile pour le magazine électronique dans lequel elle travaille, elle fait la connaissance d'un charmant italien qui tombe directement sous son charme. S'ensuit un séjour des plus romantiques, et palpitants. C'est le début d'une idylle amoureuse passionnante riche en imprévus et rebondissements, qui entraine le lecteur dans le sillage de cette héroïne vive et attachante qui partage sa vie entre son gosse quand il n'est pas chez son père, sa mère, sa rédaction et ses amies. De l'île sainte Marguerite au palais de Kourdane, en passant par les ruines romaines de Tipaza que le couple va visiter après que «Alonzo» est venu faire une visite éclair à sa dulcinée à Alger et les splendeurs séculaires de Palerme que Zelda va visiter accompagnée de son beau et galant qui lui servira de guide; tout ne se déroulera pas comme un long fleuve tranquille. Que nenni. Si l'histoire prend de nouvelles tournures et la trahison est à nouveau au bout du chemin, Zelda saura bien récompenser à la fin. Sans raconter la fin du livre dont l'on devine forcément le happy end, l'on ne peut que souligner la fluidité du récit qui tient en haleine le lecteur de bout en bout, l'invitant à voyager partout avec Zelda jusqu'à faire battre son coeur lorsqu'elle se sent mal. Sans vouloir être «féministe» l'autrice entend tout de même dénoncer les injustices que subissent les femmes divorcées a fortiori lorsqu'elles vivent seules marquées souvent d'une image peu flatteuse à leur encontre. Néanmoins, le roman se veut beaucoup plus enjoué que ça et la fraîcheur qui en découle s'enivre tout au long des pages en donnant toujours envie de poursuivre le voyage et accompagner Zelda dans ses moindres déplacements, que ce soit en voiture ou en avion. Un livre gai qui fait quelques clins d'oeil à l'actualité oblige, comme le Hirak ou la pandémie qui a frappé le monde au début de l'année 2000. Un roman en tout cas qui se lit vite et se délecte sans aucune modération. Née à El Biar, Meriem Guemache a suivi des études de Lettres anglaises à l'université d'Alger. En 1989, elle intègre la chaîne 3 de la Radio algérienne où elle produit et anime des émissions culturelles et de divertissement. En parallèle, elle collabore en tant que journaliste dans plusieurs titres de la presse écrite et de nombreux magazines. En 2017, elle publie son premier livre destiné aux enfants: «Lotfi à la Casbah d'Alger» suivi en 2018 de «Lotfi au palais de Khdaoudj El Amia» (Casbah Editions). «La demoiselle du métro» est son premier recueil de nouvelles.