«Notre élection, ce soir, s'est faite dans le respect de la loi et de la réglementation.» Cette déclaration est celle du nouveau président de la Fédération algérienne de football, Charaf-Eddine Amara. Il remplace Kheireddine Zetchi, dont le mandat a expiré et qui a décidé de ne pas se présenter à sa propre succession. Le 14e homme à se placer sur le trône de l'instance fédérale dirigera un bureau fédéral composé de Mohamed Maouche, Mouldi Aissaoui, Rachid Gasmi, Amar Bahloul, Yacine Benhamza, Mohamed Ghouti, Naciba Laghouati, Bachir Mansouri, Hakim Meddane, Rachid Oukali, Larbi Oumamar, Djillali Touil. Quant aux membres suppléants du BF, il s'agira de Slimane Yamani, Fadila Chachoua, Mohamed Douas, Ahmed Kharchi et Baghdad Mebarki. Présenté en tant que candidat de consensus, Amara a obtenu 75 voix favorables, contre 13 non favorables, sur les 88 membres votants, lui qui a, par la suite, présenté un programme «ambitieux» qui s'articule sur 11 points. Il se dit confiant sur l'aboutissement de son programme, pour peu, dira-t-il, que tous les efforts soient conjugués dans le même sens. Mais avant qu'il ne mette en exécution sa feuille de route, Amara doit s'assurer que les travaux de l'AGE, tenus, jeudi dernier, à l'hôtel Sheraton seront validés par la tutelle. Son premier responsable, Sid Ali Khaldi, tenu par l'article 181 de la loi 13-05 de «veiller au contrôle du respect des lois et règlements en vigueur par le Comité national olympique, le Comité national paralympique, les Fédérations sportives nationales, ligues et clubs sportifs», n'est pas sans savoir qu'il y a déjà une transgression de la réglementation concernant les conditions d'éligibilité du nouveau patron de la FAF. «La commission de candidatures de la FAF a validé mon dossier, qui remplissait toutes les conditions. Je n'ai, donc, aucun commentaire à faire là-dessus», a indiqué Amara. Or, quant à la condition d'avoir exercé pendant 5 ans consécutifs au sein d'une institution ou association sportive de football n'est pas remplie par Amara, qui cumule 2 ans à la tête du conseil d'administration de la SSPA/CRB. Le responsable en question aurait pu passer par le décret 16-153, fixant les dispositions légales relatives aux dirigeants sportifs bénévoles dans son article 17. Il y est mentionné: «Des mesures dérogatoires aux conditions d'éligibilité prévues aux articles 13 et/ou 14 ci-dessus, peuvent, en cas de nécessité, être accordées exceptionnellement par le ministre chargé des Sports aux candidats postulant à un mandat aux postes de dirigeants sportifs bénévoles élus et ce, sur rapport dûment motivé de ses services compétents [...].» Et le P-DG du Groupe Madar-Holding n'a ni sollicité la tutelle ni reçu une dérogation. La preuve, le président de la commission de candidature lors de l'AGE de la FAF, Abdelmadjid Yahi, n'y a nullement fait allusion. Le successeur de Zetchi fixe sa priorité sur la mise en conformité des statuts de la FAF avec ceux de la FIFA, mais dans les correspondances de celle-ci, il était clairement mentionné qu'il n'y a pas d'AGE avec les anciens statuts. Chose que la FAF n'a pas respectée, faisant que le risque d'un rejet des travaux du rendez-vous de jeudi dernier n'est pas à exclure. Mais ce n'est pas tout. Comme déjà révélé par nos soins, les deux dates retenues par la FAF et validées par le MJS pour l'AG ordinaire et l'AG élective, démon-trent qu'il y a une transgression flagrante de la réglementation et des statuts même de la FAF. Selon l'article 26, alinéa 1 paragraphe 2, des statuts de l'instance fédérale, il est mentionné que «les élections de la FAF auront lieu soixante (60) jours après la date de la tenue de l'assemblée générale ordinaire», ce qui n'est, cette fois-ci, pas le cas. Dans le paragraphe 4 du même article, il est mentionné que «la liste définitive des candidats retenus doit être rendue publique sur le site de la FAF et par voie de presse au minimum quinze (15) jours avant la date prévue pour la tenue des élections de la FAF». Chose qui ne peut se faire, selon les dates retenues, puisque 10 jours seulement les séparent. En plus, après l'AGO, les dossiers de candidature seront déposés au niveau de la commission de candidature, avant que ne siège celle des recours et la validation de la liste définitive des candidats retenus. Comme pour dire, donc, qu'on impose à la FAF de garder ses statuts, contrairement aux injonctions de la FIFA, et on les viole. Ainsi donc, se dirige-t-on vers une annulation des travaux de cette AGE, comme cela a été déjà fait avec d'autres Fédérations? Les jours à venir nous le diront...