Le ministère du Commerce envisagerait de procéder à la fermeture de toutes les surfaces commerciales, marchés de détails et de gros, qui seraient coupables de spéculation. L'information, qui a été relayée par nombre d'internautes, a été diffusée par l'association de défense du consommateur Apoce, sur son compte Facebook. Rapportant cette information de «sources fiables», l'association ajoute que «cette mesure devrait intervenir dans les deux prochains jours». Une mesure qui, loin de régler le problème, jettera de l'huile sur le feu. Au-delà de la véracité ou non de cette information, dont les retombées négatives ne sont pas à écarter, c'est un constat accablant d'échec qu'il faut souligner. Un échec dans la gestion et la régulation des marchés, notamment en matière d'approvisionnement et de prix pratiqués dans le marché de gros et de détail, mais aussi un flagrant ratage au niveau des préparatifs pour le mois sacré du Ramadhan. Assailli par cette situation, devenue incontrôlable, le département de Rezig avait annoncé une batterie de mesures, allant de la mise en place de points de vente et de marchés de proximité, à la vente par solde et aux ventes promotionnelles. Des points de vente de viandes rouges au prix de 1.100 DA au maximum, devaient également être installés lieu. Aucune de ces batteries n'a été visible par les consommateurs, pris entre l'étau de la flambée des prix et la rareté des produits de large consommation. Les spéculateurs ont, finalement, eu le dernier mot. Au grand dam des citoyens, la tension sur certains produits de large consommation persiste encore. Des scènes de désolation continuent de caractériser le quotidien des Algériens, en ce neuvième jours du mois sacré du Ramadhan. Des chaînes interminables autour des produits comme le lait et l'huile de table s'installent dans la durée. Hier encore, les principales surfaces commerciales ont été prises d'assaut par des consommateurs en quête d'huile de table. Cette denrée alimentaire s'est raréfiée, à la veille du Ramadhan. L'approvisionnement des commerces de proximité et des petites surfaces a été interrompu, par décision du ministère du Commerce, au profit des grandes surfaces. C'est l'inconséquence d'une décision irréfléchie prise sous la pression des premiers couacs de la crise due à la spéculation. Pourtant, les services du département de Rezig avaient soutenu que des dispositifs proactifs avaient été mis en place, pour contrecarrer la spéculation. Même le changement de ton du ministre du Commerce, qui a menacé de sévir de manière implacable, n'a pas réussi à dissuader les spéculateurs ni à influer sur le cours des choses. À l'issue d'une visioconférence avec les directeurs régionaux et de wilayas du commerce, Rezig avait exhorté ses subalternes à prendre des mesures drastiques et à sévir contre les spéculateurs, conjointement avec les forces de sécurité. Néanmoins, certaines sources, notamment du côté des associations de protection des droits du consommateur, pointent du doigt un relâchement fatal des services déconcentrés du ministère du Commerce.