Sonatrach renforce sa position sur le marché italien. Elle demeure un de ses premiers fournisseurs. Ses exportations dépassent de loin celles destinées à l'Espagne et au Portugal, réunis. L'Italie a constitué, durant le premier trimestre de l'année en cours, la première destination des exportations algériennes de gaz avec un volume total de 6,4 milliards de mètres cubes (m3), soit une progression de 109% par rapport à 2020, a indiqué, hier, la compagnie nationale des hydrocarbures. L'Algérie consolide ainsi sa position de deuxième fournisseur de gaz de l'Italie avec des parts de marché à 35% contre 16% durant la même période de 2020, ajoute l'entreprise pétro-gazière. Ce qui permet de pérenniser, incontestablement, une relation qualifiée d'historique avec un de ses clients privilégiés, acteur majeur, de surcroît, sur la scène énergétique mondiale. Sonatrach avait également signé, le 26 juin dernier, un accord avec le groupe énergétique italien Enel pour le renouvellement de leur contrat de vente/achat de gaz naturel, pour une durée de 10 ans. Ce contrat doit assurer un approvisionnement de 3 milliards de m3 par an, à l'Italie. «Une continuité de l'histoire qui a commencé en 1991, soit presque 30 ans de relations, entre Sonatrach et Enel», avait déclaré le directeur commercial du groupe, Claudio Machetti. Des mots qui confirment que des liens puissants unissent les deux pays et pas seulement, en ce qui concerne les relations économiques. L'Italie est l'un des rares pays à ne pas avoir déserté l'Algérie lorsqu'elle faisait face à la barbarie terroriste, durant la décennie noire. L'Algérie consolide aussi sa position sur la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal) qui pointe à la seconde place. 4,3 milliards de m3 de gaz ont été exportés durant le premier trimestre 2021 vers ces deux pays. Soit une progression de 122% par rapport à la même période de 2020. Ce qui représente une part de marché de plus de 47% contre seulement 21% durant le premier trimestre 2020. Avec cette performance, l'Algérie maintient sa position de premier fournisseur de gaz sur ce marché stratégique, souligne le document de Sonatrach. Les exportations gazières de Sonatrach ne se sont pas limitées à ces seuls marchés. D'autres marchés historiques en Méditerranée, des pays asiatiques comme la Chine et le Bangladesh ont été touchés. Des performances remarquables étant donné la situation sanitaire qui a plombé le marché de l'énergie. «En dépit d'un contexte particulier lié à la prolongation de la pandémie de Covid-19, l'Algérie a enregistré un bond appréciable de ses exportations gazières durant le premier trimestre 2021 grâce à une hausse de la production, combinée au renforcement de la demande de ses clients», note la compagnie nationale des hydrocarbures. Les chiffres attestent, en effet, de l'impact destructeur de Covid-19 sur le marché du gaz. Les ventes à l'étranger ont été significativement éprouvées durant les trois premiers mois de 2020. Elles avaient baissé de plus de 50%. «Les exportations de gaz ont atteint 45 milliards de mètres cubes en 2019, alors qu'elles ont atteint environ 22 milliards de mètres cubes au premier trimestre de l'année en cours (2020 Ndlr)», avait déclaré, le 10/08/2020, l'ex- ministre de l'Energie. «Les marchés gaziers souffraient déjà d'une offre excédentaire depuis le début de 2019 et la Covid-19 et la baisse de la demande, qui en a résulté, ont aggravé cette situation», avait expliqué Abdelmadjid Attar dans un entretien accordé, au début du mois d'août de l'an dernier, au site électronique britannique S&P Global Platts. Autant d'obstacles que Sonatrach a remarquablement franchis.