Un sou est un sou en cette période de vaches maigres. Mamelle du Trésor public et poumon de l'économie nationale, la compagnie nationale des hydrocarbures qui a vu ses dépenses se réduire sensiblement, a dû procéder à une coupe de ses dépenses de l'ordre de 50%. Une mesure dictée par une crise économique dévastatrice provoquée par la Covid-19 qui a fait plonger les prix du gaz et du pétrole qui ont, certes, repris des couleurs, mais restent encore à un bas niveau. «Nous avons différé certains projets, réétudié leur réalisation durant cette période, mais maintenu les projets d'exploration et de production, qui sont importants pour nous», avait révélé, en juillet dernier, le patron de Sonatrach, lors d'un point de presse, en marge de la cérémonie de signature de plusieurs accords de coopération avec la compagnie énergétique italienne ENI. Le P-DG de l'entreprise pétrolière est revenu sur cette question vitale pour son Groupe, le 21 avril, lors d'une visite de travail et d'inspection de plusieurs projets industriels relevant des directions régionales de Hassi Messaoud et Haoud el Hamra. Le président directeur général (P-DG) du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, a affirmé la nécessité de rationaliser les dépenses au niveau des différentes infrastructures relevant du groupe, en sus de réduire les coûts de production, a indiqué un communiqué de Sonatrach. Il faut rappeler que le président de la République avait instruit la compagnie nationale des hydrocarbures de baisser, de 14 à 7 milliards de dollars, les charges d'exploitation et les dépenses d'investissement, afin de préserver les réserves de change. Le Groupe Sonatrach est chargé de «réduire de 14 à 7 milliards de dollars (13 à 6,5 milliards d'euros, Ndlr), les charges d'exploitation et les dépenses d'investissement, afin de préserver les réserves de change», avait indiqué le communiqué d'un Conseil des ministres présidé le 22 mars 2020 par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune. Le patron de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, a en outre, saisi l'opportunité de cette visite pour souligner «l'importance de l'élément humain pour faire aboutir la stratégie de l'entreprise et souligner l'impératif de prendre soin des unités de production et d'assurer leur maintenance». À ce titre, il faut rappeler que Sonatrach a dû faire face à une importante fuite de pétrole au niveau d'un oléoduc situé dans la commune de Ghamra, à 20 km de la ville de Touggourt. Les premières observations avaient indiqué qu'il s'est agi d'une fuite due à la corrosion du pipeline qui est l'un des plus vieux pipelines construits en Algérie depuis les années 50 entre Hassi Messaoud et Béjaïa. La situation a fini par être maîtrisée sans qu'il y ait de conséquences sur l'environnement. Avant cet incident, Sonatrach a eu affaire à une première alerte. Les intempéries qui avaient affecté le sud du pays, au début du mois de septembre 2020, avaient, en effet, eu pour conséquence d'occasionner deux fuites au niveau de l'oléoduc qui relie le bassin de Hamra (Hassi Messaoud) à Skikda. Localisées dans la wilaya d'El Oued, elles ont provoqué un incendie impressionnant. L'arrêt provisoire de l'oléoduc a été nécessaire pour réparer les dégâts et assurer la sécurité des populations. Le constat est irrévocable: l'activité de la Compagnie nationale des hydrocarbures n'est pas sans risque sur l'environnement. Ses installations peuvent être la cible de sabotage ou connaître des défaillances, ce qui l'a conduit à renforcer son arsenal sécuritaire. Un Comité de suivi dédié aux questions liées à la conformité industrielle et réglementaire au sein de la Compagnie nationale des hydrocarbures, a été installé par le P-DG du groupe, Toufik Hakkar, avait indiqué, le 29 septembre 2020, un communiqué de l'entreprise pétrolière. Sonatrach veille au grain.