Les préparatifs vont bon train. On se bouscule déjà pour obtenir le fameux sésame qui permettra de prendre part à la campagne de pêche au thon rouge vivant qui débutera le 26 mai prochain pour prendre fin le 1er juillet. Le quota accordé à l'Algérie s'élève à 1665 tonnes. 26 demandes d'autorisation de participation de la part d'armateurs algériens spécialisés dans cette activité ont été recensées par les directions de wilayas de la pêche et des ressources halieutiques (Dprh). L'administration compte assouplir, cette année leur mode d'obtention. Comment? «La campagne de cette année connaîtra, aussi, dans le cadre des facilitations administratives, la décentralisation de l'octroi des permis de pêche au thon rouge aux armateurs, directement au niveau des wilayas concernées», indique un communiqué publié, lundi dernier, par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Le feu vert ne sera, cependant, donné qu'une fois constaté que les navires concernés, leurs équipements, répondent aux normes internationales. Une première inspection a été effectuée. Elle sera suivie par d'autres inspections pour s'assurer de la conformité des navires et des équipages à la réglementation en vigueur, précise le ministère de la Pêche qui a organisé le 26 avril une rencontre technique sur les derniers préparatifs. La sortie en mer des thoniers algériens qui participeront à cette campagne sera marquée par les restrictions et contraintes au niveau national et régional imposées par la Covid-19. Il faut souligner qu'un programme 2020-2024 a été initié dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement de la filière du thon rouge. Il s'articule autour de trois axes principaux: la professionnalisation et l'amélioration des capacités nationales en matière de pêche au thon vivant, la promotion du développement des capacités d'engraissement du thon rouge vivant en encourageant l'investissement dans ce domaine par les nationaux en partenariat. Concernant ce dernier point, le O.K. pour la réalisation de fermes d'élevage aurait déjà été obtenu. «Le secteur de la pêche...a obtenu après plusieurs négociations, l'autorisation pour la création de fermes d'engraissement du thon rouge d'une capacité d'élevage de 1.800 tonnes pour la campagne 2022», a déclaré, lundi dernier, la directrice de développement de la pêche au niveau du ministère, Sarah Cheniti à l'issue d'une rencontre technique multisectorielle sur les préparatifs de la campagne de pêche au thon rouge vivant. Les quotas alloués aux opérateurs intéressés par cette pêche seront destinés exclusivement au marché local ce qui permettra, selon elle, d'augmenter la diversification des ressources halieutiques du pays. Il faut savoir que la filière du thon rouge a connu une nette hausse durant ces dix dernières années. La pêche au thon rouge battant pavillon national a vu une nette évolution passant de 138,46 tonnes en 2010 à 1 653 tonnes en 2020, a indiqué la directrice de développement de la pêche au niveau du ministère. Il faut souligner que la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique, Iccat, n'ayant pu tenir sa réunion à cause de la pandémie de Sars-Cov-2, a décidé de maintenir les mêmes quotas qu'en 2020 pour ses pays membres dont l'Algérie qui sera donc autorisée à pêcher 1 650 tonnes. Une partie de ce quota algérien qui était entièrement écoulé sur le marché international, le marché japonais notamment, connu comme un des grands importateurs de ce type de poisson, sera destiné à l'approvisionnement du marché national. À plus de 3.000 DA le kilogramme il sera, de toutes les façons, inaccessible pour la majorité des Algériens.