La ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a présidé, jeudi, la cérémonie d'inauguration d'une exposition de la calligraphie arabe, de miniatures et d'enluminures qui se tiendra jusqu'au 28 mai prochain. Cet évènement artistique important, caractérisé par «des liens de l'art de la calligraphie arabe, de miniatures et d'enluminures, devra mettre en avant le développement et la valeur de cet art islamique en Algérie à travers des créations de grands artistes, à l'instar des frères Omar et Mohamed Racim et certains disciples de ce dernier, des créations qui seront exposées à la salle «Bachir Yellès» du musée». Des oeuvres de huit artistes, qui sont parmi les piliers de cet art exceptionnel, devront être exposées, à l'image de Mohamed Cherifi, Abdelkader Boumala, Tahar Boukeroui, Ali Kerbouche, Mohamed Boutelidja, Mohamed Bahri, Abderezzak Mezouane et Reda Djemai. Lors de la cérémonie d'inauguration, la ministre a visité les différents stands de cette exposition qui reflète, à travers ses tableaux, l'authenticité et la touche artistique de leurs auteurs ainsi que leur maîtrise de cet art antique exigeant patience et amour. Malika Bendouda a écouté attentivement les explications des artistes concernant leurs oeuvres et les produits utilisés, dont la majorité est importée, outre les techniques et la précision artistique de leurs oeu-vres notamment en ce qui concerne la calligraphie arabe qui demande tant de précision. S'exprimant à cette occasion, la première responsable du secteur a déclaré que «le ministère prendra en charge cet art antique et unique au monde», rappelant que l'Algérie recense des traditions dans cet art comme le démon-trent les oeuvres de plusieurs personnalités connues, à l'instar de Mohamed Racim qui a formé plusieurs jeunes ayant continué dans la voie de la création et de la préservation de cet art raffiné». Elle a mis en exergue la touche algérienne, qui se reflète dans les oeuvres des grands calligraphes en Algérie exposées, soulignant la nécessité de les préserver et d'encourager les jeunes talents à maintenir cette particularité algérienne. A ce propos, Malika Bendouda a mis l'accent sur l'importance de tirer profit de l'expérience de ces grands artistes à travers l'organisation d'ateliers au profit de jeunes talents et en oeuvrant à atteindre un nouveau style algérien qui montre la personnalité artistique algérienne. La ministre a également évoqué l'importance de la formation et «la nécessité d'enseigner cet art comme spécialité à l'Ecole supérieure des beaux-arts», ainsi que de tirer profit lors de cette formation de l'expérience des grands calligraphes présents aujourd'hui à l'exposition. Cette exposition a vu la présentation des oeuvres de huit artistes jouissant d'une grande place dans le domaine des arts islamiques grâce à leur talent, expérience et formation à l'intérieur et à l'extérieur de l'Algérie dans des pays pionniers dans cet art, à l'instar de l'Iran, la Turquie et l'Egypte. Leurs oeuvres qui sont exposées dans de nombreux pays à travers le monde ont connu un grand succès et remporté des prix aux niveaux national et international. À cette occasion, certains participants à l'exposition ont évoqué les difficultés rencontrées dans leur travail, dont l'absence de marché favorable pour cet art. Pour l'artiste Abdelkader Boumala, diplômé de l'Ecole supérieure des beaux-arts (durant les années 1970), les oeuvres des calligraphes et l'art islamique en général ne sont pas très prisées par les particuliers ni par les musées et les institutions publiques. S'agissant de la formation, il a regretté l'absence actuellement d'une spécialité à l'Ecole supérieure des beaux-arts pour cet art, mais aussi d'académiciens.