Sur les traces d'un itinéraire littéraire hors du commun. Le colloque international sur Albert Camus a été l'occasion de rassembler les écrits, d'analyser les données et de revoir l'itinéraire passionnant et passionné d'un fougueux personnage qui a marqué son passage en laissant derrière lui des écrits: L'étranger, La peste, Le premier homme, La chute, L'envers et l'endroit et d'autres titres, et des pensées philosophiques, existentialistes et déterminantes dont lui seul avait le secret. En présence d'une panoplie d'universitaires et d'enseignants dont, Nadjet Khadda, Christiane Chaulet-Achour, Benaouda Lebdaï, Amina Bekkat et, Afifa Bererhi, en digne gendarmette au bras de fer qui veillait si rigoureusement aux rations de ses protégés, la journée du jeudi s'est déroulée à la salle bleue de la Bibliothèque nationale. Il y a été abordé divers aspects des écrits de Camus à travers lesquels on tentait de discerner le personnage qui s'y cachait. Avec passion et entrain, les conférenciers donnaient chacun à sa manière et selon son analyse, un aspect qu'ils jugeaient important de la facette de l'écrivain, de la personnalité de l'homme et de l'ambiguïté du philosophe...Marcelle Mahasela, en universitaire passionnée par Albert Camus, le qualifie de génie, «un jeune qui a su déjà à 22 ans se tracer un parcours qu'il a suivi à la lettre, accomplissant tout ce qu'il avait décidé d'accomplir...». Commençant son intervention par un lapsus fort révélateur, l'oratrice s'est mise à la recherche d'Albert Camus au lieu de Don Quichotte...Il fut question de théâtre, de révolte, d'amour universel, de Camus dans Don Quichotte et de Don Quichotte dans Camus. Marta Marchetti, quant à elle, a voulu analyser la lecture en mouvement chez Albert Camus avec les Frères Karamazov à Alger, d'une voix douce à l'accent étranger, elle a visité une partie de l'oeuvre de Camus par laquelle il a atteint l'universel, permettons-nous de le dire ; le rapport littéraire à la terre natale a été ensuite l'objet de la communication de Lebdaï Benaouda qui a donné ensuite la parole à Amina Bekkat pour faire une lecture de Camus à travers Edward Saïd...Ces journées sur Albert Camus organisées d'abord à Tipaza puis à Alger, ont vu la présence de nombreux universitaires, venus d'Algérie, de France, d'Amérique du Nord et d'Amérique latine, qui ont pu ainsi joindre l'utile à l'agréable en évoquant un écrivain qui les passionne et en visitant un pays qui a tout pour plaire mais dont on ignore encore les richesses... Ainsi, le musée de Tipaza, la stèle, le musée des beaux-arts, la Bibliothèque nationale et le parcours réalisé à l'occasion de ce colloque ont été une occasion de réhabiliter, du moins de tenter de réhabiliter aux yeux des visiteurs, une culture, des sites et un patrimoine qui menacent de disparaître...