Les concessionnaires de véhicules neufs peuvent entrer en scène. Les règles du jeu sont fixées. Les nouvelles conditions d'exercice de leur activité sont mentionnées dans le Journal officiel N° 34. Le décret exécutif 21-175 qui modifie et complète certaines dispositions du décret exécutif n 20-227 du 19 août 2020 fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité de concessionnaires de véhicules neufs a été signé le 3 mai 2021 par le Premier ministre Abdelaziz Djerad. Que stipule-t-il? «Le concessionnaire personne morale ne peut prétendre qu'à un seul agrément de concessionnaire lui permettant d'exercer l'activité et représenter jusqu'à deux marques pour les véhicules automobiles, remorques et semi-remorques neufs ou trois marques pour les engins roulants neufs» indique le nouveau texte dans lequel l'expression «agrément définitif» est remplacée par «agrément». Le document précise que les postulants à l'activité de concessionnaire de véhicules neufs doivent justifier d'une copie du ou des contrat(s) de concession exclusive les liant au(x) concédant(s), d'une validité d'au moins cinq ans en plus de disposer d'infrastructures de stockage, de service après-vente, de la pièce de rechange ainsi que des enceintes d'exposition et de vente (titres de propriété ou titres de location) pour une durée minimale de 10 ans. Le postulant ayant reçu un avis défavorable du comité technique et de la commission de recours ne peut cependant déposer un autre dossier de demande d'agrément qu'après six mois, à compter de la date de notification de l'avis défavorable, souligne le décret exécutif signé par le Premier ministre. Et quels types de véhicules sont éligibles à l'importation? Seuls les véhicules de tourisme dont la cylindrée est égale ou inférieure à 1600 cm³ équivalent à 1,6 litre sont autorisés à l'importation par les concessionnaires de véhicules neufs, indique le nouveau texte qui souligne que les concessionnaires doivent veiller, dans leur gamme de véhicules de tourisme, à la promotion de véhicules électriques. Ils sont «tenus d'honorer toute commande exprimée de véhicules électriques à hauteur de 15% du total de véhicules de tourisme commercialisés», est-il stipulé. Il faut rappeler que l'acquisition des voitures électriques fait partie des mesures prescrites par le président de la République, lors du Conseil des ministres qui s'est tenu le 22 mars 2020. Abdelmadjid Tebboune avait ordonné par la suite l' «affectation d'un quota de 15% du total des véhicules importés aux véhicules électriques, à condition de réduire au minimum des véhicules diesel» le 21 avril 2021. Une option qui devrait permettre à l'Algérie d'être en phase avec la révolution que doit connaître le secteur de l'automobile. Les véhicules à batterie électrique représenteront 50% des ventes de véhicules neufs en Europe d'ici à 2030 et 85% en 2035 selon une étude de Bloomberg New Energy Finance (BNEF) rendue publique, le 10 mai 2021. L'Algérie a tout à y gagner, tant sur le plan financier, que sur celui de l'économie d'énergie, qu'environnemental. Les véhicules seront aussi «moins chers à l'achat, en moyenne, même avant subventions» sans compter à terme les économies de carburant à l'usage, affirme Bloomberg New Energy Finance qui assure que le prix hors taxes d'une berline électrique s'alignera ainsi vers 2026 sur le prix d'un véhicule thermique, autour de 20.000 euros, contre près de 40 000 euros pour la version électrique en 2020. Une occasion à ne pas rater d'autant plus que l'expérience malheureuse précédente s'est de surcroît, transformée en un gâchis notoire qui a significativement pénalisé l'économie nationale. «Le prix du véhicule monté localement a dépassé celui du véhicule importé» avait fait remarquer le chef de l'Etat. L'option de la voiture électrique est judicieuse à plus d'un titre. C'est l'avenir assuré pour un secteur automobile encore en gestation.