La semaine dernière, Ammar Belhimer, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, avait rassuré quant à une accélération du traitement des dossiers de l'importation de véhicules par la commission ministérielle mixte, créée à cet effet. Il avait aussi affirmé que l'Algérie allait importer «le plus grand nombre de véhicules, dans les plus brefs délais et avec le moindre coût possible». Et il faut dire qu'à propos de l'importation des véhicules, l'attente se fait longue. Malgré les nombreuses annonces, les citoyens ne voient rien venir. Le décret annonçant la création de la commission technique, évoquée par le ministre, composée des représentants des ministères de l'Industrie, de l'Intérieur, des Finances, du Transport, des Mines et du Commerce, a été publié le 9 mai dernier. Depuis, aucune information n'a été donnée, concernant ce comité chargé de délivrer l'agrément aux concessionnaires automobiles. Les citoyens qui ne vivent que sur les déclarations des uns et des autres pour alimenter leur rêve, s'interrogent depuis l'annonce du porte-parole du gouvernement, de l'importation proche d'un grand nombre de véhicules à moindre coût, sur les marques qui leur seront proposées. Le marché algérien sera-t-il inondé de voitures chinoises? Pas forcément. Selon Mourad Saadi, patron de carvision.com, un site spécialisé dans le monde automobile, pas moins de 24 marques automobiles feront leur entrée sur le marché algérien. Des marques qui seront représentées par 12 concessionnaires dans le respect de la loi qui autorise un concessionnaire à ne commercialiser que deux marques. Mais il ne s'agit là de rien d'officiel, puisque le ministère n'a pas encore levé le voile sur le nombre d'agréments qu'il a accordés ni le nombre total des dossiers qu'il a reçus. D'ailleurs, selon plusieurs sites électroniques, la commission technique n'aurait même pas encore été installée! Si c'est réellement le cas, personne ne peut savoir à l'avance combien de dossiers seront conformes au nouveau cahier des charges, sauf si ce nombre a été limité au préalable afin de mieux contrôler les marques de véhicules qui seront commercialisées sur le marché algérien, mais surtout afin de contrôler le budget de l'importation qui, à croire l'ex- ministre de l'Industrie, allait être plafonné à 2 milliards de dollars. Pour l'heure, ce qui reste certain, c'est que sur la base du premier cahier des charges, établi par l'ex-ministre, sept concessionnaires, dont les noms n'ont pas été révélés, avaient obtenu leur agrément. Ces derniers ont sûrement dû revoir leur copie pour se conformer au nouveau cahier des charges. En tout, il y avait 96 opérateurs qui avaient présenté des dossiers pour importer des véhicules parmi un total de 227 inscrits au ministère de l'Industrie sur la plate-forme numérique, à l'époque de Ferhat Aït Ali. Parmi ces derniers, il ne s'agit pas de connaître combien vont honorer les nouvelles conditions pour l'importation du véhicule neuf mais surtout combien seront-ils retenus? C'est ce qui permettra de connaître le nombre des marques qui vont être proposées aux Algériens et leurs prix. Mais cela ne semble pas être programmé pour demain. Même si les concessionnaires, eux, semblent prêts et n'attendent que le fameux sésame pour se lancer dans cette activité lucrative, c'est au niveau de la tutelle que l'opération s'éternise. Ce qui fait dire à beaucoup de citoyens que le retard enregistré serait peut-être «prémédité» en raison de la crise financière que traverse le pays. Certes, il n'y a pas lieu de douter de la volonté des autorités à importer à nouveau des véhicules après toutes les annonces faites, il n'empêche que le retard enregistré dans cette opération donne, pour l'heure, du crédit à ces rumeurs.