La tâche n'est pas du tout aisée et l'on s'attend à ce que le dossier ne puisse pas être ficelé lors de cette session. Réuni ce week-end à Tunis, sous la coprésidence des ministres algérien et tunisien du Commerce, le Comité mixte de suivi des échanges commerciaux algéro-tunisiens a planché sur une liste de cent produits industriels, concernés par les échanges commerciaux. Le but de l'opération est d'harmoniser la procédure douanière, avec le souci d'aboutir à une complémentarité entre les deux économies. Il sera essentiellement question d'adapter le cadre juridique qui régit les relations commerciales bilatérales, la finalisation d'un accord commercial avec la Tunisie, et l'établissement d'une liste de produits à échanger. Issu des résolutions de la grande Commission mixte algéro-tunisienne qui s'est réunie récemment à Tunis, le Comité mixte de suivi, passe pour être l'un des instruments les plus importants dans le cadre de la coopération entre les deux pays. Cela dit, la tâche n'est pas du tout aisée et l'on s'attend à ce que le dossier ne puisse pas être ficelé lors de cette cession, puisque l'on évoque déjà une autre rencontre à Alger, en juin prochain. D'ailleurs, l'ordre du jour de la réunion de ce jeudi, est une suite à celui de la rencontre qui s'est tenue à Alger les 6 et 7 mars dernier à Alger. D'ores et déjà, l'on parle à Tunis de l'importance d'un tel accord, dont l'apport premier sera de lever les derniers obstacles qui se mettent en travers de la coopération commerciale entre l'Algérie et la Tunisie. Le ministre algérien du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, qui a soulevé cet aspect des relations algéro-tunisiennes, estime qu'il est primordial d'aboutir à une mouture qui garantisse l'intérêt mutuel des deux pays, sachant que l'objectif «est de construire des économies fortes par leur complémentarité», soutient le ministre du Commerce. Pour l'heure, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint en 2005 un volume de près de 413 millions de dinars tunisiens (1 dollar équivaut environ 1,32 dinar), contre près de 330 millions de dinars tunisiens en 2004, a-t-on indiqué en marge de la rencontre, en ajoutant que, pour le premier trimestre 2006, ces échanges ont dépassé les 100 millions de dinars tunisiens. Avec la signature d'un accord d'échanges commerciaux, l'on s'attend à ce que le volume dépasse de loin les 500 millions de dollars. En fait le processus d'harmonisation en cours, sera dit-on, très profitable aux opérateurs économiques des deux pays dont les produits auront mutuellement des débouchés sur un marché potentiellement intéressant. Il va de soi qu'au vu de la taille du marché algérien, ce sont les hommes d'affaires tunisiens qui seront les mieux servis. Cependant, l'on assure que les dix millions de consommateurs que compte l'économie du voisin est loin d'être négligeable pour les patrons algériens qui disposeront d'un marché à valeur ajoutée intéressante, ce qui constitue en soi, un test grandeur nature pour les produits industriels algériens. Enfin, notons que El-Hachemi Djaâboub a été reçu par le ministre tunisien des Affaires étrangères, lui-même, de retour d'une mission à Alger où il a été reçu par le chef de l'Etat, notamment.