Le maire de la commune de Chemini dans la wilaya de Béjaïa, ainsi que les membres de son exécutif ont été auditionnés par les services de police de la daïra de Chemini. Madjid Ouddak et les membres de l'exécutif communal risquent d'être cités à comparaître prochainement, devant la justice suite à une plainte déposée par le wali de la wilaya de Béjaïa pour «refus d'organiser l'élection présidentielle du 12 décembre 2019». La plainte s'appuie également sur un appel dans la page facebook «à un attroupement non armé à travers les réseaux sociaux» et «son refus d'accompagner les éléments de la direction du commerce durant la période sanitaire dans les procédures de contrôle (verbalisation) des commerçants de la commune». Par rapport à l'incitation à l'attroupement, le maire incriminé affirmait hier, «n'avoir aucune relation avec cette page facebook» dont «il n'est ni administrateur ni membre». Quant à son refus d'accompagner les services de la direction du commerce, Madjid Ouddak dit «avoir refusé d'accompagner des responsables venus pour sanctionner nos commerçants qui ont été d'un apport exemplaire lors de la crise sanitaire». «Hier tôt le matin, les agents de police se sont présentés au niveau du siège de l'APC pour la remise des convocations à six élus dont le maire, précisant le caractère d'urgence de l'affaire et se présenter dans les meilleurs délais au commissariat de Chemini», indique un communiqué signé par le maire de la commune. «Les intimidations du wali de Béjaïa ne date pas d'aujourd'hui à l'égard des militants politiques qui lui tiennent tête, tout en refusant l'allégeance de cour», commente le président de l'APC, incriminé, qui n'est pas à sa première affaire judiciaire. Madjid Ouddak, élu maire d'obédience RCD, a été déjà cité à comparaître en justice pour une histoire d'agrément délivrée à l'association «Itri n Tlelli» du village Soula, dont le président était soupçonné proche du MAK. Le maire de cette localité avait été auditionné par le juge du tribunal administratif de Béjaïa au même temps que Tarik Cheboub, président de ladite association. «Le wali de Béjaïa se trompe lourdement dans l'accomplissement de sa mission et de ce que lui confère la loi en prérogatives», avait estimé Majid Ouddak, qui précisait que «la procédure administrative ainsi que les conditions d'éligibilité dans l'établissement de tout acte administratif est conforme aux lois de la République dans toutes ses étapes, aucun vice de forme, ni irrégularité avérée dans l'octroi de l'agrément». D'où l'acquittement prononcé au bénéfice du maire et du président de l'association. Avec cette nouvelle affaire, dont les reproches ressemblent à ceux retenus contre les activistes du Hirak, le maire de Chemini ne se laisse pas faire et assure, dans une intervention sur Berbère TV qu'il compte assumer sa responsabilité aussi bien dans la gestion de l'élection que par rapport aux commerçants qu'il a qualifiés de «solidaires» au plus fort de la période de crise sanitaire.