Pour s'en convaincre, notre collaborateur a pris un taxi de Tlemcen à Alger, puis au retour un autre «bolide», je veux dire une 407 taxi d'Alger à Sidi Bel-Abbès. Tout d'abord, la durée du voyage : départ de Tlemcen à 5h du matin pour arriver à Alger (Kouba), à 13h30 (8h30 d'inconfort), 6 clients par taxi, payable à l'avance, 1100 DA par personne, avec un arrêt pause-café à «Oued Sly» près de Chlef. A l'aller de Tlemcen, Oran, Mostaganem, la circulation était fluide et les double-voies réalisées entre Tlemcen et Remchi, entre Aïn Témouchent et Oran et surtout entre Oran et Mostaganem sont de véritables poumons pour réguler le flux des automobiles et des camions de transport, ce qui dénote une véritable activité économique entre l'ouest et la capitale. Les difficultés commencent à la sortie de Khemis Miliana, à cause du relief escarpé et le lancement des travaux d'élargissement pour supprimer tous les virages dangereux. Le goudronnage du col de Miliana (600m) retarde la file de voitures et de semi-remorques pour rendre la circulation extrêmement dangereuse pour certains automobilistes qui ont pris le risque de contourner ce tronçon pour passer par la piste de la montagne. Cela ne nous a pas empêché de regarder quelques paysages féeriques comme le lac naturel, El Merdja, dans la daïra d'Oued Rhiou avec l'irrigation par immersion de champs de pommes de terre et de pommiers. Il y a aussi l'exposition des produits artisanaux avant l'arrivée à Blida et son autoroute. Pour les amoureux de la poterie et des cadeaux en osier, je vous conseille un arrêt à Boumedfaâ. Une fois à Alger, le citoyen venant de l'intérieur est un peu perdu et il n' y a que le taxi qui peut le sauver pour trouver une adresse dans le Grand Alger. Au retour, j'ai pris le courage de revenir par taxi, Alger-Sidi Bel-Abbès, ne trouvant aucun taxi pour Tlemcen. Départ du square Port-Saïd à 14h. Arrivée à Sidi Bel-Abbès à 22h (soit 8h de voyage), coincé sur un siège ne pouvant pas remuer les jambes. Même geste du taxieur 900 DA pour chaque client avant le grand départ. La sortie de la wilaya d'Alger, malgré la grande circulation, fut assez facile, cela a permis au taxieur de faire le plein de mazout, au bord de l'autoroute menant vers Blida. Deux heures de souffrance pour traverser le massif forestier de Miliana à cause des travaux en cours. On voit se dessiner ce que sera l'autoroute au milieu des montagnes qui n'ont pas résisté aux coups du bulldozer; c'est un véritable défi, ces grands travaux menés à une vitesse vertigineuse avec aqueducs, ponts suspendus pour faire oublier le tunnel «colonial» de l'Oued Djer, après Khemis Miliana. L'itinéraire est le même qu'au départ de Tlemcen-Alger sauf qu'au retour, le taxi de Sidi Bel-Abbès choisit le détour par Relizane-Mohammadia, avec sa nouvelle trémie pour éviter l'arrêt devant la voie ferrée, un véritable succès. Puis Sig et enfin Sidi-Bel-Abbès, une ville transformée avec des artères spacieuses et bien illuminées. Il était 22 heures. Là, un taxi complice propose de nous enmener à Tlemcen à 2000 DA par personne. J'ai refusé et préféré passer la nuit à Bel-Abbès pour prendre un taxi à 150 DA le matin. La sortie de Bel-Abbès à Tlemcen a été complètement transformée avec une merveilleuse voie jusqu'à Sidi Lahcène. Une heure de trajet et un plaisir de voir les cascades de Tlemcen sans, eau mais la beauté du paysage est captivante. Après cette chevauchée en taxi, aller et retour, Tlemcen-Alger-Tlemcen, un conseil à donner aux cardiaques et aux malades: prenez le train de Tlemcen-Oran-Alger, c'est moins fatiguant et c'est moins risqué. Pendant ce trajet par taxi Tlemcen-Alger-Tlemcen, plusieurs fois grâce à la dextérité et l'expérience du chauffeur de taxi, on aurait terminé sous un semi-remorque. Restons optimistes, car selon l'Agence nationale des autoroutes (ANA), «Les différentes études de développement et de transports ont toujours fait ressortir la nécessité économique de disposer progressivement de capacités supplémentaires de 40 à 50.000 véhicules par jour entre Annaba et Tlemcen avant l'horizon 2010.» Quel plaisir alors de rouler sur 1216 km d'est en ouest en un temps record et sans prendre des risques en appuyant sur l'accélérateur.