Le gouvernement qui sera issu des élections législatives aura du pain sur la planche. Le cap fixé par le chef de l'Etat pour remettre l'économie nationale sur les rails, créer un nouveau modèle de croissance qui lui permettra de s'affranchir progressivement de son gaz et de son pétrole, ne déviera pas. Les défis sont nombreux. Après la réduction de la facture des importations, l'augmentation de celle des exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de dollars d'ici la fin de 2021...le chef de l'Etat fixe un nouvel objectif. Abdelmadjid Tebboune a mis en avant la nécessité de s'orienter davantage vers la production de blé dur, étant le plus coté sur le marché international, appelant à opérer une «révolution» dans la production des céréales et des semences, lors du Conseil des ministres qui s'est tenu le 30 mai. L'importance de la «révision de la cartographie de céréaliculture, notamment le blé dur, selon les spécifications techniques, géographiques et économiques de chaque région et l'élaboration d'une conception globale et réaliste, en vue d'opérer une véritable révolution en matière de production des céréales et des semences», a été souligné par le premier magistrat du pays qui a réagi à l'exposé du ministre de l'Agriculture et du Développement rural concernant les préparatifs de la campagne moissons-battage 2020-2021. Le locataire d'El Mouradia a par ailleurs ordonné d'entamer une action de sensibilisation de grande envergure, en vue de changer les mentalités dans ce secteur, tout en oeuvrant à davantage d'incitation, à l'effet d'augmenter la moyenne de production à l'hectare. Selon des statistiques et des projections récentes, dans certaines régions céréalières, le rendement du blé dur à l'hectare a atteint jusqu'à 60 quintaux alors que les pouvoirs publics tablent sur une production de 71 millions de quintaux de blé dans un avenir proche, grâce à l'extension des surfaces irriguées qui devront atteindre, cette saison, une superficie de 20 000 hectares à travers le territoire national dont d'importantes surfaces au sud du pays. Un objectif qui est à portée de main avec un coup de pouce du ciel, des terres plus fertiles et un sol bien arrosé. Il faudra cependant, tenir compte de la répartition inégale de la pluviométrie bienfaitrice pour la production agricole, qui accentue la disparité des rendements entre les régions. 15 quintaux à l'hectare pour certaines wilayas moins bien loties, alors que la moyenne nationale se situe dans une fourchette comprise entre 19 et 21 quintaux à l'hectare. Concernant la collecte des céréales pour la saison 2020-2021 le secteur s'est tracé pour objectif de réaliser une collecte record. Il faut rappeler que le président de la République avait souligné la nécessité de développer la surface agricole irriguée pour permettre l'augmentation de la production nationale de blé de 20%, en vue d'abandonner l'importation de ce produit, lors de son entrevue périodique avec des responsables de médias nationaux diffusée le 1er mars 2021. Le volume de blé importé par l'Algérie devrait augmenter de 15,3% à 7,5 millions de tonnes durant la saison 2020-2021, selon des prévisions pour le marché mondial céréalier du Département de l'agriculture des Etats-Unis, publiées au mois de mai 2020. Selon des statistiques datant de 2017, l'Algérie doit importer plus de 8 millions de tonnes pour répondre aux besoins de sa population, ce qui la placerait au 3ème rang mondial des pays importateurs de céréales, derrière l'Egypte et l'Indonésie. Il faut souligner que, suite à l'achat de 1,74 million de tonnes de blé tendre, en novembre 2020, une note publiée par le cabinet Agritel (société experte en stratégies des marchés agricoles et agro-industriels dont le siège social se trouve à Paris, Ndlr), faisait apparaître l'Algérie au premier rang des pays importateurs de blé tendre européen. Une dépendance que le président de la République entend significativement réduire...