Depuis près d'une dizaine d'années, Alger cherche à se libérer d'un marché d'armement uniforme. Le chef d'état-major de l'Armée nationale (ANP), le général-major Ahmed Gaïd Salah, s´est rendu, jeudi, pour la deuxième journée de sa visite en France, sur le site de Giat, un groupe spécialisé dans l'industrie de l'armement, situé en région parisienne. L'activité de ce groupe industriel dans ses différents domaines de production a été présentée au général-major Ahmed Gaïd Salah. Le chef d'état-major de l'ANP avait auparavant visité la Direction centrale du matériel de l'armée de terre française (Dcmat) où il s'est enquis de son activité. Le Général-major Ahmed Gaïd Salah, s'était entretenu mardi à Paris avec la ministre française de la Défense, Mme Michèle Alliot- Marie ainsi qu´avec le chef d'état-major des armées françaises, le général Henri Bentegeat de la coopération militaire bilatérale et des questions d´intérêt commun. Le chef d´état-major de l´Armée nationale populaire, le général-major Ahmed Gaïd Salah, était depuis mardi en visite officielle en France, à l´invitation du général d´armée, Henry Bentegeat, chef d´état-major des Armées françaises, avait indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale. Cette visite qui fait suite à celle effectuée en Algérie au cours du mois de juin 2003 par le chef d´état-major des Armées françaises Henry Bentegeat, «s´inscrit dans le cadre des perspectives de développement des relations de coopération militaire bilatérales et permettra aux deux parties d´examiner les questions d´intérêt commun», selon le même communiqué. Après son «gros contrat d'armement» contracté avec Moscou, et qualifié de «contrat du siècle», et qui avait concerné l'achat d'«équipements militaires complets», selon la formule de la partie russe, l'Algérie se tourne vers, notamment les Etats-Unis et la France, pour diversifier et renforcer son potentiel militaire. Durant la longue décennie 1991-2000, l'Algérie subissait un embargo militaire qui ne disait pas son nom au moment où la lutte anti-terroriste battait son plein. Même les quelques hélicos du genre Ecureuil «consentis» par la France à l'Algérie étaient dépourvus de pièces importantes, telles que le fusil-mitrailleur incorporé, et ne servaient qu'au transport. C'est à partir de 2001 et les événements du 11 septembre 2001 que l'Algérie reprend ses achats, chez les Etats-Unis, d'abord, qui, à la faveur de la «total war» lancée dans le monde, consentaient à vendre à l'Algérie pour s'assurer un allié incontournable. Les équipements américains ont été vérifiés notamment lors des opérations anti-terroristes au Sahara algérien et lors des exercices «Flintlock» de 2004 et 2005. Mais le gros de l'achat algérien reste le marché russe avec le méga- contrat de mars 2006. L'Algérie et la Russie avaient conclu des contrats pour un montant de près de 4 milliards de dollars dans le cadre du règlement de la dette algérienne envers l'ex-URSS, avait indiqué le vice-premier ministre russe Alexandre Joukov , lors d'un forum à Zurich. Cette dernière, qui se chiffre à 4,7 milliards de dollars sera annulée après l'exécution par l'Algérie des contrats sur l'achat de produits industriels et de matériel militaire russes. l'Algérie a confirmé les contrats portant sur la livraison d'armes russes pour 7,5 milliards de dollars et, compte tenu des options, pour plus de 10 milliards de dollars. Les quantités prévues par les contrats conclus ces derniers mois signifient le rééquipement total de l'armée algérienne. Selon la Russie, il s'agit de la livraison de 34 chasseurs MiG-29 SMT, de 28 chasseurs Su-30 MKI et de 14 avions d'entraînement et de combat Yak-130 (pour un total de 3,5 milliards de dollars). De plus, 36 MiG-29 de modèles antérieurs seront renvoyés en Russie et vendus à des pays tiers. Les accords intervenus prévoient également la livraison de 300 chars T-90S (pour un milliard de dollars), de 8 systèmes de missiles S-300 PMU-2 pour les divisions de DCA (un milliard de dollars), de 30 batteries sol-air Toungouska (d'une valeur de près de 0,5 milliard de dollars), la modernisation de 250 chars T-72 (pour plus de 200 millions de dollars) et la livraison de missiles antichars Metis et Kornet, ainsi que les réparations des navires des forces navales algériennes.