Le gouvernement américain, qui a reçu, jeudi, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz, a promis de soutenir Israël quel que soit son futur Premier ministre, au moment où une coalition s'est formée pour évincer Benjamin Netanyahu du pouvoir. «Nous n'allons pas parler de la formation d'un gouvernement tant qu'elle est en cours», a dit le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse. Pour autant, il a assuré que le «soutien indéfectible» des Etats-Unis pour Israël demeurerait inchangé «quoi qu'il arrive, quel que soit le gouvernement». «Rien ne changera même si le gouvernement change», a-t-il insisté, confirmant, notamment l'intention de Washington de contribuer au renflouement du bouclier anti-projectiles de l'Etat hébreu, dont l' «efficacité» a été fortement ébranlée, lors des 11 jours de conflit avec le mouvement palestinien Hamas dans la bande de Ghaza, en mai dernier. En recevant Benny Gantz au Pentagone, le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a rappelé que le président Joe Biden avait «exprimé son plein soutien au renflouement du 'Dôme de Fer' d'Israël», «qui a sauvé tant de vies innocentes lors du récent conflit».Les opposants à Benjamin Netanyahu ont annoncé, mercredi soir, in extremis être parvenus à former une coalition hétéroclite, qui pourrait évincer le chef du gouvernement du pouvoir dans les prochains jours. Ce changement interviendrait alors que les Etats-Unis ont été contraints de s'investir diplomatiquement dans le dossier israélo-palestinien lors de la récente escalade militaire. Le président Biden, qui connaît «Bibi» de longue date, entretient avec lui des relations ambivalentes. Il a longuement tardé, après son arrivée à la Maison-Blanche en janvier, avant d'avoir sa première conversation téléphonique avec cet allié-clé que son prédécesseur Donald Trump avait choyé comme jamais. Mais lors du conflit du mois de mai, le démocrate a été critiqué par une partie de son propre camp pour avoir semblé laisser dans un premier temps Benjamin Netanyahu riposter aux roquettes du Hamas sans réclamer clairement un cessez-le-feu. «Nous voulons une sécurité durable pour les Israéliens comme pour les Palestiniens», a dit Lloyd Austin devant Benny Gantz, insistant sur «l'importance d'une réduction des tensions en Cisjordanie et à Jérusalem». Il a aussi, comme le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et le conseiller de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale Jake Sullivan, qui avaient chacun reçu le ministre israélien un peu plus tôt, souligné la nécessité d'accélérer l'aide humanitaire et à la reconstruction pour Ghaza. Benny Gantz a de son côté insisté sur le fait que tout compromis entre Washington et Téhéran pour relancer l'accord moribond sur le nucléaire iranien, dénoncé comme trop faible par l'Etat hébreu, devait «remplir réellement son objectif d'empêcher l'Iran de se doter d'armes nucléaires».