Cette rencontre contribuera à accélérer l'application technique de l'Accord d'association. L'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, entré en vigueur le 1er septembre 2005, enclenche sa vitesse supérieure. Ainsi, les deux parties tiendront-elles leur premier Conseil d'association le 16 mai en cours au siège de l'Union européenne, à Bruxelles. Interrogé hier par l'Expression, en marge de la conférence de presse sur le festival culturel européen à Alger, le président de la Commission européenne à Alger, M.Lucio Guerrato, a indiqué que ce Conseil d'association, qui interviendra juste après le Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'UE, «est un moteur qui contribuera à accélérer l'application technique de l'Accord d'association». Selon notre interlocuteur, plusieurs questions qui ne cessent d'être propulsées au-devant de la scène, seront abordées au cours de cette réunion. Il s'agit, outre l'agriculture, des questions d'ordre sécuritaire. En ce sens, le problème de l'immigration auquel sont confrontées les deux parties sera largement abordé. D'autant plus que cette problématique demeure d'une brûlante actualité. Aussi, cet événement coïncide-t-il avec la nouvelle loi Sarkozy qui est actuellement en débat au Parlement français. A ce sujet, le président de la Commission européenne à Alger a déclaré qu'il n'a pas lu ce texte de loi et que, par voie de conséquence, il ne peut en faire aucun commentaire. «Le problème de l'immigration clandestine relève de la compétence mixte des deux parties (l'Algérie et l'UE, Ndlr), mais elle concerne de prime abord les membres de l'Union européenne eux-mêmes. Cela dit, la politique actuelle de l'Union européenne ne consiste pas à refuser l'immigration, mais à la faire évoluer», a déclaré M.Lucio Guerrato. Dans cette optique, il convient de souligner que le problème de l'immigration clandestine fait constamment l'objet de réunions entre les cinq pays de la rive sud de la Méditerranée (le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie) et les cinq pays de la rive nord (l'Espagne, la France, l'Italie, la Sicile, la Grèce). Toutefois, de l'avis des observateurs, seule l'adoption d'une véritable stratégie de développement à l'égard des pays pauvres, est susceptible de contrecarrer le phénomène de l'immigration clandestine. Et jusqu'à présent toutes les décisions prises ne sont que palliatives. Pour rappel, avant son entrée en vigueur, l'Accord d'association a été vertement critiqué, notamment en Algérie. Les opposants voient en l'exonération des produits européens des taxes douanières, une façon de couper l'herbe sous les pieds des producteurs nationaux. D'autant plus que ces derniers ne réussiront certainement pas à résister à la concurrence qui leur sera imposée par les producteurs européens. Ceci d'une part ; d'autre part, ce que d'aucuns trouvent déloyal dans cet accord de partenariat, c'est la libre circulation des marchandises et des capitaux et non celle des personnes. Aussi, depuis l'entrée en vigueur de l'Accord d'association avec l'Union européenne, l'Algérie, faut-il le rappeler, a accusé une perte en recettes douanières évaluée à 20 millions d'euros, soit 1,8 milliard de dinars. Commentant ces pertes, le président du Parlement européen, M.Josep Borell, lors de sa visite en Algérie au mois de mars dernier, a déclaré: «en tout état de cause, si une perte peut se faire sentir les premières années, elle est largement compensée ultérieurement par les rentrées fiscales des investissements directs étrangers (IDE)». Cependant, à ce jour, les investisseurs européens tardent encore à venir. A se fier aux déclarations de M.Borell, ce sont des problèmes d'ordre législatif qui bloquent l'arrivée des investisseurs européens. Il faut savoir que l'Algérie s'est lancée, ces derniers temps, dans un vaste chantier de réformes. Celles-ci concernent notamment les secteurs de la Justice, des Finances, des banques... Justement, abordant ce volet, le président de la commission européenne en Algérie, M.Lucio Guerrato, a indiqué que l'Union européenne contribuera à un certain point à la poursuite des réformes entamées par l'Algérie. «Les réformes sont toujours difficiles à mettre en oeuvre, néanmoins, l'UE incitera l'Algérie à prendre certaines mesures, comme cela a été le cas auparavant avec la Tunisie ou encore le Maroc», a souligné M.Guerrato.