Madame Benita Ferrero-Waldner, commissaire aux relations extérieures et à la politique européenne de voisinage, est depuis hier à Alger pour s'entretenir avec les responsables algériens de la relance du dialogue politique après la ratification par l'Algérie de l'accord d'association avec l'Union européenne en mars dernier. Cette première visite de ce rang d'un membre de la commission européenne en Algérie, intervient en prévision de l'entrée en vigueur le 1er septembre prochain de l'accord d'association avec l'UE. L'objectif de la mission de la commissaire européenne est double, a indiqué un communiqué de la délégation de la commission européenne en Algérie, à savoir: « donner une visibilité renforcée à la relance des relations avec l'Algérie et identifier des pistes de coopération concrète qui seront débattues au niveau politique lors du premier conseil d'association». «Cela permettra de fournir une première ossature à un futur plan d'action dans le cadre de la politique européenne de voisinage, au moment jugé opportun par les partenaires algériens» poursuit le communiqué. Mme Benita Ferrero-Waldner, dont le séjour s'étalera jusqu'à aujourd'hui lundi, devait être reçue hier par le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika et le ministre des Affaires étrangères, M.Mohamed Bédjaoui pour discuter des étapes concrètes à suivre pour exploiter pleinement le potentiel de l'accord d'association. Parmi les thèmes de coopération déjà identifiés, on notera le soutien à la mise en oeuvre des réformes administratives, la mise à niveau de l'économie, la circulation des personnes, le renforcement de la coopération dans le domaine de l'éducation et de la recherche, la définition de projets conjoints dans le domaine de l'énergie et des transports, et enfin la poursuite du dialogue en matière de lutte antiterroriste. Il y a lieu de signaler qu'en prévision de l'entrée en vigueur de l'accord d'association le 1er septembre prochain, l'Algérie doit éliminer au plus tard le 1er janvier 2006, le Droit additionnel provisoire (DAP) appliqué jusqu'ici sur certaines importations industrielles. Dans la perspective d'une adhésion de l'Algérie à l'OMC, les droits applicables seront, indique-t-on, équivalents aux taux consolidés à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou à un taux inférieur effectivement appliqué lors de l'adhésion. Les produits agricoles, les produits agricoles transformés et les produits de la pêche ne sont pas, quant à eux, concernés par le calendrier car leurs échanges, souligne-t-on également, sont régis par des protocoles. Néanmoins, après six ans de l'entrée en vigueur de l'accord d'association, l'Algérie et l'UE doivent fixer conjointement les mesures de libéralisation de ces produits. Il faut rappeler que le deuxième volet concerne la libre circulation des capitaux pour ce qui est des investissements directs en Algérie ainsi que la liquidation et le rapatriement du produit de ces investissements. D'après les termes de l'accord, le 3e volet, quant à lui, prévoit de favoriser les échanges humains dans le cadre des procédures administratives. Quant au quatrième chapitre, il prévoit de fournir un cadre approprié au dialogue politique entre les parties signataires afin de permettre le renforcement de leurs relations et de leur coopération. Les deux derniers points appellent à respecter les principes démocratiques et les droits de l'homme et à encourager l'intégration maghrébine. Il faut noter que l'accord d'association remplace dès son entrée en vigueur l'accord de coopération entre la communauté économique européenne et l'Algérie signé à Alger le 26 avril 1976. Enfin l'accord d'association ratifié par l'APN, le 14 mars 2005 puis par le Sénat, le 31 du même mois, prévoit de développer les échanges et d'assurer un essor de relations économiques et sociales équilibrées en fixant les conditions de libéralisation progressive des échanges aussi bien des biens, des services que des capitaux. En tout état de cause, une conférence de presse devrait être organisée par la commissaire Benita Ferrero-Waldner, aujourd'hui, au terme de sa visite de deux jours et pendant laquelle un bilan sera sûrement présenté concernant les futures relations de l'Algérie avec l'UE.