L e rapport du premier trimestre, de l'année en cours, établi par les services de l'inspection du travail, relève sinon la recrudescence, du moins le maintien à un niveau relativement élevé du problème lié à la déclaration des travailleurs qui, mutations socioéconomiques obligent, s'est imposée, via une intrusion en sourdine, comme une constante incontournable dans le marché de l'emploi. Surtout que les demandeurs de main-d'oeuvre à bon marché sont recensés essentiellement dans le secteur privé, qui fait fi de la réglementation et ne semble pas prêt à changer son attitude offensive. En termes plus clairs, les employeurs privés, sachant pertinemment qu'ils sont perdants dans l'affaire, expliquent ces violations des droits des travailleurs salariés par le fait que le système des cotisations sociales est extrêmement contraignant et qu'il les mènerait à la faillite s'ils l'appliquaient strictement. En face, les contrôleurs de l'inspection du travail ne desserrent pas leur étreinte même si les moyens matériels et humains qui sont les leurs aujourd'hui ne sont pas de taille à pouvoir tenir tête aux velléités de ces charognards de tout acabit. Des sorties effectuées sur site pendant le premier trimestre de l'année 2006 de l'ordre de 102 ont concerné un effectif de 339 employés, dont 169 ne sont pas déclarés. En réplique, l'inspection du travail a lancé 61 mises en demeure aux patrons contrevenants et dressé 22 PV d'infraction. A signaler qu'à la lumière de ces visites, il a été établi que le secteur du bâtiment détient le plus grand nombre avec 106 travailleurs non déclarés à la sécurité sociale, suivi des services de l'industrie. Dans le même contexte les accidents du travail ont connu, entre les mois de janvier et mars de cette année, un accroissement remarquable avec 30 cas. Les secteurs les plus touchés sont l'industrie et le bâtiment.