Le Soudan est prêt à utiliser tous les «moyens légaux» devant les différentes instances juridiques et judiciaires régionales et internationales pour défendre ses intérêts relatifs au barrage de la Renaissance construit par l'Ethiopie sur le Nil bleu, ont rapporté des médias locaux citant des responsables soudanais. Selon l'agence de presse soudanaise (Suna), le Premier ministre du Soudan, Abdullah Hamdouk, a présidé, lundi, la réunion du Comité supérieur en charge du dossier du barrage de la Renaissance. La réunion a entendu un rapport de la ministre des Affaires étrangères, Maryam Al-Sadiq Mahdi sur les résultats de sa dernière tournée dans un certain nombre de pays d'Afrique de l'Ouest. Pour sa part, le ministre de l'Irrigation et des Ressources en eau, le professeur Yasser Abbas, a présenté un rapport sur les activités et les travaux de l'équipe de négociation et des comités techniques et politiques. Au cours de la réunion, le Premier ministre a souligné le rejet par le Soudan du remplissage unilatéral par l'Ethiopie du barrage de la Renaissance sans parvenir à un accord juridique contraignant, invoquant la menace directe posée par l'opération sur l'exploitation du barrage des Roseires, les projets d'irrigation, les systèmes de production d'électricité et les citoyens sur les deux rives du Nil Bleu. à l'occasion, les participants à la réunion ont affirmé que le Soudan était prêt à «utiliser tous les moyens légaux devant les différentes instances juridiques et judiciaires régionales et internationales pour défendre les intérêts légitimes et la sécurité nationale du Soudan et sa capacité à planifier et organiser l'utilisation de ses ressources en eau au profit de sa population». La réunion a renouvelé la conviction du Soudan par le principe de trouver des solutions africaines aux problèmes africains, citant des expériences africaines similaires dans la gestion des ressources en eau transfrontalières. Le Haut Comité du Barrage de la Renaissance a décidé de tenir sa prochaine réunion dans le réservoir de Roseires au cours de la période à venir, rapporte l'agence Suna. Le barrage de la Grande Renaissance éthiopienne (GERD), amené à devenir la plus grande installation hydroélectrique en Afrique, est depuis son lancement en 2011 source de tensions entre le Soudan, l'Ethiopie et l'Egypte. L'Egypte, qui dépend du Nil pour environ 97% de son irrigation et son eau potable, considère le barrage comme une menace pour son approvisionnement en eau. De son côté, le Soudan craint que ses propres barrages ne soient endommagés si l'Ethiopie procède au remplissage du GERD avant qu'un accord ne soit conclu. L'Ethiopie affirme que l'énergie hydroélectrique produite par le barrage sera vitale pour répondre aux besoins énergétiques de ses 110 millions d'habitants. Les deux pays en aval du barrage ont exhorté l'Ethiopie à ne pas effectuer le remplissage avant la signature d'un accord. Mais Addis-Abeba a annoncé en juillet 2020 qu'elle avait atteint son objectif de remplissage de la première année et qu'elle procéderait à la deuxième étape en juillet de cette année, qu'un accord soit conclu ou non.