23% des Algériens ont voté, le reste a choisi de s'abstenir. Le taux de participation n'ayant aucune incidence sur le scrutin, l'Algérie aura bientôt sa 9ème législature. Sa composante est connue depuis, hier, avec l'annonce par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, des résultats provisoires. Inattendue a été la victoire du FLN et du RND. Même si les deux formations n'ont pas obtenu les scores réalisés lors des anciens rendez-vous électoraux, il n'en demeure pas moins qu'elles occupent toujours les premières places avec 105 sièges pour le FLN et 57 pour le RND. Lors des législatives de 2017, le FLN avait occupé la première place en obtenant 161 sièges grâce à 1 681 321 voix. Il avait été suivi du RND qui, avec 964 560 voix, avait arraché une centaine de sièges. Lors de ces élections et pour un corps électoral presque comparable et un taux pas très éloigné (5% de différence), le FLN et le RND ont largement reculé en nombre de sièges. Ce qui confirme donc que le réservoir électoral des deux partis a considérablement rétréci. Il apparaît à première vue que la raison n'est pas seulement due à l'abstention dont le nombre a grossi de près de 3 millions. Il y a aussi les bulletins nuls et invalides qui ont leur importance dans le décompte étant donné qu'il faut les retrancher du nombre des votants. En 2017, les bulletins nuls étaient de 1757.043, ils sont un peu moins pour cette fois avec 1,1 million. Mais ce qui semble avoir réellement dispersé les voix du FLN et du RND, c'est la participation des indépendants qui a été très importante avec plus de 837 listes comptant quelque 12.000 candidats. Ils n'étaient que de 1125 candidats répartis sur 98 listes. Les indépendants constituent actuellement la seconde force parlementaire avec 78 sièges arrachés à la chambre basse. Mais même si leur nombre a fléchi, les sympathisants du FLN et du RND qui ont toujours été au pouvoir, ont réussi, à leur offrir à nouveau la victoire. Et ce sera donc, pour cette APN également, le duo FLN-RND qui aura son mot à dire. En s'alliant avec El Bina de Bengrina ou El Moustakbel de Abdelaziz Belaïd, Abou El Fadl Baâdji et Tayeb Zitouni vont très vite annoncer la création de la majorité présidentielle. Par conséquent, le président de la République nommera un Premier ministre qui devra, dans la formation de son gouvernement, faire appel, à ne pas en douter, à des cadres affiliés aux partis soutenant le programme du chef de l'Etat. Il est attendu donc à ce que le prochain gouvernement soit composé de politiciens et non plus de technocrates. Le MSP de Abderrazak Makri devrait, lui, rester seul dans l'opposition en tant que parti politique aux côtés de quelques indépendants. Il faut préciser maintenant, qu'après l'équipe de Mohamed Charfi, c'est au tour de celle de Kamel Fenniche de prendre le relais. L'Autorité nationale indépendante des élections qui a annoncé, hier, les résultats provisoires, se devait de déposer aussitôt les procès-verbaux (PV), sous pli scellé, auprès du greffe du Conseil constitutionnel contre accusé de réception. C'est auprès de ce conseil que les recours des candidats vont être déposés durant les prochaines 48 heures. Les membres du conseil vont statuer sur ces recours après avoir effectué un contrôle manuel des PV qui leur ont été confiés. Travaillant en groupes composés de magistrats de la Cour suprême et du Conseil d'Etat, ils remettent des copies des PV également au service informatique qui accompagne l'opération pour un deuxième contrôle. Les résultats de chaque membre rapporteur et du service informatique sont comparés et un troisième contrôle est effectué, le cas échant. C'est sur la base de ce contrôle rigoureux que le conseil proclamera, dans 10 jours, les résultats définitifs.