A l'ouverture de la réunion du Conseil des ministres, mercredi dernier, le président de la transition au Mali, Assimi Goïta, a clairement répondu aux attentes de la communauté internationale telles que formulées par le Conseil de sécurité de l'ONU, la veille. C'est ainsi qu'il a engagé le gouvernement à poursuivre le travail de «mise en oeuvre intelligente et efficiente» de l'Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d'Alger, tout en mettant l'accent sur l'importance de la tenue des élections, en février 2022, afin de répondre aux aspirations d'un peuple confronté à une crise socio-économique et sécuritaire persistante. Le président Goïta a expliqué que la mission de la transition va s'articuler autour de 4 points essentiels. D'abord, «poursuivre le travail de mise en oeuvre intelligente et efficiente de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger en vue de créer les conditions optimales d'une paix durable», réagir à la situation sécuritaire en poursuivant et en renforçant les aspects «qualitatif et quantitatif des forces de défense et de sécurité, ainsi que l'optimisation des moyens opérationnels pour un maillage cohérent et dissuasif» et enfin «combattre avec détermination la corruption et l'impunité et prendre les mesures nécessaires pour une meilleure gouvernance». Au final, son intervention a visé à exhorter le gouvernement qui doit engager les réformes dont le Mali a besoin et, plus particulièrement, réussir le pari d'élections de nature à donner au pays un président démocratiquement élu au terme d'un processus transparent. Mais les autorités sont d'ores et déjà interpellées par la nécessaire révision de la Constitution, alors que les nom-breux chantiers en instance sont déterminants pour l'apaisement du climat social. Organiser des élections générales dans un délai de moins de neuf mois semble relever du pari incertain, alors que le Mali doit toujours faire face à la propagation du terrorisme et de nom-breux autres maux. Pourtant, les autorités de la transition ont pris cet engagement, aussi bien devant la Cédéao, l'Union africaine et les Nations unies que devant leur peuple. Pierre focale de l'édifice, un référendum sur la Constitution et des élections locales fin 2021 avaient été promis par le précédent gouvernement de transition et n'ont pas été remis en question par le gouvernement actuel que conduit Choguel Kokalla Maïga, avec le soutien de la coalition civile du M5-RFP (Mouvement du 5 juin, Rassemblement des Forces Patriotiques), à l'origine de la chute du régime d'Ibrahim Boubacar Keita en août 2020. La grande question demeure quant à la capacité du gouvernement de transition de mener à bien tous ces chantiers prioritaires mais le Mali n'a pas d'autre choix que de progresser rapidement vers la solution de la réconciliation nationale dont est porteur l'Accord de paix issu du processus d'Alger. Cela, les dirigeants de la transition en sont pleinement conscients.