Devenues une spécificité typique, les pannes du téléphérique de la wilaya d'Annaba semblent persister dans le temps et dans l'espace. Depuis son inauguration, ce moyen de transport n'a pu profiter à ses utilisateurs une année entière. Avec un historique jalonné de pannes, le téléphérique d'Annaba est le parent pauvre des moyens de transport. Son rendement financier est insignifiant, par rapport aux fonds, à chaque fois, débloqués pour sa réhabilitation. En somme, ce moyen de transport en commun est une vraie saignée pour le trésor public. Des centaines de millions de centimes ont été injectés pour la remise en marche de ce téléphérique qui, depuis 1986 et jusqu'à 2021 en passant par 2007, 2010, 2014 entre autres dates d'arrêt, pour différentes raisons, ne fonctionne que par intermittence. Cet équipement public a cassé toutes les tirelires de l'état. Tantôt pour réparer les interminables pannes techniques tantôt, pour remédier à la détérioration de ses accessoires, câbles et cabines entre autres. On rappelle dans ce sens, les longs arrêts enregistrés dans l'histoire du téléphérique d'Annaba, dont la plupart durent entre 10 mois et 3 ans et la liste est longue. À chaque fois, le téléphérique est dit « complètement rénové» à grands frais avec l'argent du contribuable. Comme ce fut le cas en 2007, où il a été question, entre autres, de la détérioration des câbles électriques. Le dernier arrêt a également duré 3 ans, avant que le téléphérique ne soit opérationnel en 2014, après des travaux de grande rénovation. «Un projet» soumis au « partenariat entre l'Algérie et une société française dans le cadre de la règle des 51/49%», pour ne citer que ces cas ambigus et intrigants quant à l'interminable détérioration de cet équipement public. Des situations occasionnant à chaque fois une immobilisation du téléphérique. Le dernier arrêt remonte à 2019, lorsque les mauvaises conditions climatiques, qui s'étaient abattues sur la wilaya d'Annaba, dont des pluies diluviennes accompagnées de violents vents de plus de 90km/h, avaient provoqué un glissement de terrain, l'effondrement d'un pylône et la chute d'une télécabine, ainsi que plusieurs autres dégâts au niveau des installations du téléphérique. Une équipe technique a été dépêchée à l'époque par le ministère des Transports et des Travaux publics pour l'évaluation des dégâts et la remise en service de cet équipement public dans un délai de 6 mois. Or, après plus de 2 ans et jusqu'à la mise sous presse, le téléphérique d'Annaba est toujours paralysé. Et pourtant, en juin dernier (2020), le wali d'Annaba avait annoncé avoir débloqué une enveloppe financière de 30 milliards de centimes pour engager le lancement des travaux de réparation.