Mis à part l'éducation, les autres secteurs ont répondu timidement à l'appel. La grève de l'intersyndicale de la Fonction publique n'a pas eu d'écho favorable de la part des travailleurs des différents secteurs. Mis à part l'éducation où la grève a été partiellement suivie, les autres secteurs ont répondu timidement à l'appel. Une virée dans certains hôpitaux de la capitale nous a permis de constater que le travail s'effectuait normalement. Même constat au niveau des APC et des services de la wilaya. De l'avis des représentants de l'intersyndicale, leur action a été réussie car pour eux, peu importe le taux de suivi, le plus important, c'est d'avoir uni les syndicats autonomes pour défendre une cause commune. Ils ont dénoncé, toutefois, les pratiques de certains responsables locaux vis-à-vis des syndicalistes. «Les préavis de grève affichés ont été déchirés», nous dira le représentant du Satef, M.Bentahar. Les fonctionnaires de certains secteurs estiment, par ailleurs, que l'appel à la grève n'a pas été bien communiqué. Pour sa part, M.Lamdani du Cnapest nous dira: «C'est un début prometteur pour un réveil social dans notre pays. Pour la première fois, nous avons rassemblé tous les fonctionnaires autour d'un but commun». Pour lui, cette grève n'est qu'un avertissement aux autorités pour qu'elles prennent en charge les revendications des travailleurs, dont la principale demeure l'augmentation des salaires. «Les fonctionnaires ne peuvent pas se contenter d'une augmentation symbolique. Si nos revendications ne sont pas satisfaites, la contestation sera encore plus élargie», a-t-il avancé. A en croire ces propos, l'intersyndicale menace de déclencher d'autres mouvements de protestation. «Figurez-vous qu'il existe des fonctionnaires qui touchent un salaire de 6.000 DA alors que notre pays jouit d'une embellie financière», dira M.Lamdani. Il fait allusion, en fait, aux déclarations de hauts responsables de l'Etat qui sont venus rappeler que l'argent du pétrole ne saurait être utilisé pour une hausse des salaires. Malgré l'optimisme des syndicalistes, le constat sur le terrain est par contre différent. L'intersyndicale n'a pas réussi à mobiliser les fonctionnaires malgré l'union des représentants syndicaux. Pourtant, la majorité des syndicats autonomes de la Fonction publique entre autres l'éducation, la santé et l'enseignement supérieur, à l'exemple du Cnapest, du Snpssp et du Cnes ont pu paralyser les secteurs à chaque fois qu'ils lancent un appel de débrayage. Y a-t-il, donc, un problème de coordination au sein de l'intersyndicale ou un manque de communication entre les syndicalistes et la base? Des questions qui s'imposent d'elles-mêmes du moment que la grève d'hier n'a même pas été ressentie par les citoyens qui n'ont relevé aucun signe de celle-ci que ce soit dans les hôpitaux ou dans les administrations.