Les représentants accusent les pouvoirs publics d'être répressifs. «Les pouvoir publics ont utilisé les moyens les plus illégaux pour arrêter cette dynamique syndicale et cet espoir que les fonctionnaires sont en train de construire pour une vie décente». C'est avec ces propos que M.Lamdani, représentant du Cnapest, syndicat affilié à l'intersyndicale de la fonction publique, a voulu expliquer ou plutôt justifier l'insuccès de la grève du 9 mai dernier. Lors d'une conférence de presse animée hier au siège du Snapap, les représentants de l'intersyndicale, qui regroupe plus de dix syndicats autonomes de la Fonction publique, ont affirmé le maintien de leur mobilisation et menacent de recourir à d'autres actions de protestation si le gouvernement ne donne aucune réponse à leurs doléances. Pour l'intersyndicale, le malaise est profond au sein de la Fonction publique et la grève n'est qu'un signe de détresse lancé aux pouvoirs publics. «Ce n'est que le premier pas initié par l'union des syndicats autonomes. Ce n'est pas facile de mobiliser tous les secteurs», ajoutera M.Lamdani tout en reconnaissant qu'il reste beaucoup à faire pour arriver à convaincre et les fonctionnaires et les pouvoirs publics quant à leur représentativité. Pour rappel, la grève du 9 mai de l'intersyndicale n'a pas eu d'écho favorable de la part des travailleurs des différents secteurs. Mis à part l'éducation où la grève a été partiellement suivie, les autres secteurs ont quasiment ignoré l'appel. Le représentant du Snapap révélera pour sa part qu'avant la grève, «le gouvernement a envoyé aux différents services du secteur des télégrammes ordonnant de ne pas répondre à l'appel de grève en leur annonçant une augmentation salariale qui sera décidée lors de la tripartite». D'ailleurs, concernant cette tripartite qui réunira le gouvernement, l'Ugta et le patronat et aura lieu, selon des sources concordantes, dès la rentrée sociale, les représentants syndicaux estiment que celle-ci connaîtra le même sort que les précédentes. Elle va être liée, selon eux, à un calendrier politique par rapport aux élections législatives et locales de 2007. Ils ajoutent que les intimidations se sont élargies à la direction de la Fonction publique qui a menacé d'appliquer la loi dans toute sa rigueur, c'est-à-dire les ponctions sur salaires. «Nous continuerons notre lutte avec la consultation de la base», dira pour sa part le représentants du CLA, M.Osmane. Pour ce dernier, c'est le fonctionnement démocratique des syndicats autonomes qui dérange les pouvoirs publics. L'essentiel, selon lui, c'est que les syndicats autonomes ont fait le premier pas pour soulever le problème de la précarité de la vie des fonctionnaires. Il reconnaîtra néanmoins qu'il est très difficile, dans la Fonction publique, de rendre visible une grève d'une manière forte avec une diversité syndicale.