Ils appellent les autorités et les partis à réagir face à leur situation. Des enseignants en tamazight ont organisé, hier, un point de presse pour dire leurs conditions de travail et faire part de leurs attentes. Parlant au nom de l'association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou, les conférenciers diront qu'aujourd'hui, enseigner tamazight dans les conditions actuelles relève du défi. Les conférenciers, qui donnent cette désagréable impression d'être revenus de tout, ajoutent que «depuis 1995, les enseignants de cette langue n'ont cessé de subir toutes les entraves imaginables, et malgré cela et l'absence de toutes les conditions nécessaires, ils ont, vaille que vaille, continué à travailler et à dispenser leurs cours». Puis, les conférenciers de préciser que «contrairement au discours triomphaliste de quelques responsables qui galvanisent la population par le fameux enseignement de la langue dans seize wilayas et avec les acquis arrachés, la réalité est tout autre». Et les enseignants de dire que «cette réalité est pesante à laquelle l'enseignant est confronté tout seul face à un mur infranchissable». Les enseignants d'ajouter qu'«avec la constitutionnalisation de tamazight, ils ont cru que tous les problèmes relèveraient désormais de l'histoire ancienne». Les enseignants disent que, dans un souci de trouver des solutions aux divers problèmes rencontrés, ils avaient favorisé la voie de la concertation. Et de noter qu'une réunion de travail les a regroupés au ministère de l'Education le 13 décembre écoulé. Alors, il a été question d'intégrer sur postes, avant la fin de l'année 2005, tous les enseignants contractuels et d'accélérer l'introduction de l'enseignement de cette langue au niveau des écoles primaires. Or, les conférenciers notent qu'hormis le second point qui s'est fait de façon timide, le cas des intégrations des enseignants contractuels est resté sans suite. L'association des enseignants de tamazight se demande comment faire devant des cas terribles de non-paiement des salaires des enseignants durant deux longues années. Comme ils soulèvent le cas de quelques chefs d'établissements qui humilient les enseignants titulaires d'une licence et qui ne sont titularisés qu'après dix années d'ancienneté. D'autre part, ils signalent que des enseignants ayant exercé depuis 1995 sont affectés comme adjoints d'éducation, 0P3 et pis encore. Tamazight est considérée comme matière facultative. Comme ils se demandent pourquoi alors que le déficit en enseignants est crucial, l'on n'ouvre que 12 postes lors du concours de recrutement des Pcef. Enfin, les enseignants de tamazight, soulignent que si, aujourd'hui, tamazight est toujours enseignée dans nos écoles, c'est grâce à leurs sacrifices et à leur combat au quotidien. Et d'ajouter que tamazight ne doit pas rester un point du programme des partis politiques ou d'une plate-forme de revendications et qu'il est temps que ceux qui croient en cette langue réagissent. L'avenir de cette langue en dépend!