Le suspense n'aura pas trop duré. Nommé, il y a une semaine, jour pour jour comme Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane a dévoilé, hier, la liste des membres de son gouvernement. Le maintien de certains ministres régaliens ne constitue pas une surprise, mais c'est sûrement le nombre total des ministres reconduits qui en est une. Plus de la moitié du dernier gouvernement Djerad, 17 membres plus exactement, se retrouvent dans l'Exécutif du nouveau Premier ministre. En premier, il s'agit bien de Aïmene Benabderrahmane, lui-même, qui va avoir une double casquette en se maintenant au poste de ministre des Finances. C'est la première fois que l'Algérie a un Premier ministre qui détient un portefeuille ministériel. Il semble clair que le grand argentier du pays veut avoir le contrôle des finances afin de mieux gérer la crise économique du pays. Parmi les quatre ministères dont la rumeur insistante faisait état du maintien de leur premier responsable, à savoir l'Intérieur, les Affaires étrangères, la Communication et la Justice, seuls Kamel Beldjoud et Ammar Belhimer ont été reconduits respectivement comme ministre de l'Intérieur et ministre de la Communication. Ammar Belhimer n'est cependant plus porte-parole du gouvernement. Sabri Boukadoum et Belkacem Zeghmati, respectivement ministre des Affaires étrangères et ministre de la Justice ont cédé leurs places à Ramtane Lamamra, qui fait son grand retour, et Abderrachid Tebbi, le désormais ex-premier président de la Cour suprême. Des ministres qui ont lancé de grands chantiers de réformes dans leur secteur restent pour, vraisemblablement, mener à terme leur mission. Il s'agit, notamment de Mohamed Arkab, le ministre de l'Energie et des Mines. Ce dernier a engagé des réformes dans son secteur à travers, notamment la promulgation de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, mais aussi la stratégie de relance minière. Le ministre de l'Habitat, Mohamed Tarek Belaribi, qui vient de lancer la distribution de quelque 500 000 logements sur l'ensemble du territoire national, va poursuivre son travail et devra mener à bien l'engagement du président Tebboune de réaliser quelque 1,2 million d'unités d'ici 2024. Son prédécesseur à ce poste, Kamel Nasri, qui a été désigné ministre des Travaux publics et des Transports dans le gouvernement sortant d'Abdelaziz Djerad, ne quitte pas, lui aussi, le palais du Docteur Saâdane. Son portefeuille a été, néanmoins, allégé puisqu'il ne garde que les Travaux publics et cède les Transports, à Aïssa Bekkaï, l'ex-ministre délégué au Commerce extérieur dans le gouvernement Djerad I et II. Aïmene Benabderrahmane a décidé de garder les deux Abderrahmane: Benbouzid et Benbahmed. Le ministre de la Santé et celui de l'Industrie pharmaceutique ont encore beaucoup à faire. Le premier doit poursuivre sa gestion de la crise sanitaire alors que le second est au labeur pour réussir la fabrication du vaccin anti-Covid, mais pas seulement puisque le défi de l'Etat est de développer l'industrie des médicaments et faire baisser la facture d'importation. Le ministre de l'Agriculture, Abdelhamid Hamdani et la ministre de la Solidarité, Kaouthar Krikou gardent leurs postes. Au commerce, il semble bien que le travail réalisé par Kamel Rezig qui vient d'être reconduit, satisfait. C'est le cas aussi pour le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et du ministère de l'Enseignement supérieur puisque Youcef Belmehdi et Abdelbaki Benziane gardent leurs départements. Le Premier ministre a décidé aussi de donner toute sa chance aux plus jeunes ministres du gouvernement Djerad. Yacine El Mahdi Walid reste à la tête du ministère délégué chargé de l'Economie de la connaissance et des Start-up et Nassim Dhiafat continuera de s'occuper des Microentreprises comme ministre délégué. Il a aussi maintenu le ministre de la Numérisation et des Statistiques, Hocine Cherhabil. Enfin, Basma Azouar, l'une des quatre noms féminins du gouvernement, est maintenue comme ministre des Relations avec le Parlement.