Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé vendredi à l'issue d'un sommet avec le G5 Sahel, que la France allait commencer d'ici à la fin de l'année à retirer ses forces déployées au nord du Mali, mais maintiendra à terme entre 2.500 à 3.000 soldats dans la région. Le processus de fermeture des bases de la mission contestée Barkhane dans le nord du pays (Mali) débutera au «second semestre de l'année 2021», a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président nigérien Mohamed Bazoum à l'Elysée, précisant que les emprises de Kidal, Tessalit et Tombouctou seront closes «d'ici le début de l'année 2022». Les présidents tchadien, malien, burkinabè et mauritanien, membres du G5 Sahel, étaient pour leur part présents en visioconférence pour leur première rencontre depuis l'annonce en juin d'une prochaine réduction des effectifs français au Sahel (5.100 soldats actuellement). Le 10 juin dernier, Emmanuel Macron, avait annoncé la fin de la mission Barkhane au Mali actant l'échec d'une politique militaire ayant duré huit ans sur fond de montée de sentiment anti-français dans ce pays sahélien. Néanmoins, si des bases seront fermées dans le nord du Mali, la France compte concentrer ses efforts vers le Sud, où les groupes terroristes poursuivent leur «dissémination», selon Macron, évoquant la pression exercée «à la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire». «L'Afrique est devenue (le) principal terrain d'offensive et de croissance» des terroristes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI/Daesh), a estimé M. Macron. «Nos adversaires ont aujourd'hui délaissé une ambition territoriale au profit d'un projet de dissémination de la menace (...) à l'échelle de l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest», a-t-il ajouté. Au final, la France maintiendra «à terme entre 2.500 à 3.000» hommes dans la région, contre 5.100 aujourd'hui, a affirmé Emmanuel Macron, évoquant leurs deux missions principales: «La neutralisation et la désorganisation du haut commandement des deux organisations ennemies», ainsi que «l'appui à la montée en puissance des armées de la région». Le dispositif français sera recentré autour de la task force européenne Takuba, composée de troupes d'élite censées former les unités maliennes au combat et qui rassemble aujourd'hui 600 hommes, dont des Français, des Estoniens, des Tchèques, des Suédois et des Italiens. Le centre de commandement de Takuba sera localisé sur l'emprise française de Niamey (Niger), qui sera «fortement musclée», a détaillé Macron, qui a affirmé que les partenaires bénéficieront aussi du maintien de certaines capacités essentielles au Mali: santé, aéro-mobilité, force de réaction rapide». Le Tchad, où se trouve actuellement le QG de l'opération Barkhane, appelée à disparaître, «restera enfin un élément clé de notre dispositif», a-t-il poursuivi. Selon Macron, «cette transformation», qui passera par la fermeture de bases militaires dans le nord du Mali, «répond à la nécessité de s'adapter à la nouvelle posture des groupes terroristes et d'accompagner la prise de responsabilité des pays de la région». L'opération Barkhane a été largement contesté au Sahel après la multiplication des bavures par l'armée française au Mali, dont la plus sanglante avait fait en janvier 19 morts, parmi les civils dans le village de Bounti, dans le centre du pays.