Alors que le feuilleton de l'industrie automobile en Algérie, notamment l'importation de véhicules neufs, continue de défrayer la chronique, en maintenant un flou inexplicable, une étude réalisée par Naftal semble prendre les choses à contre- courant, et met en avant les avantages et les inconvénients de l'introduction de la voiture électrique dans le système de consommation des Algériens. Révolutionnaire certes, mais encore à ses balbutiements, cette voie à fait ressortir à travers cette étude que «78% des automobilistes algériens interrogés dans le cadre de cette étude connaissent ce qui est un véhicule électrique. Au moment où 66% des automobilistes interrogés sont prêts à utiliser, immédiatement ou à court terme, un véhicule électrique, 45% d'entre eux veulent acquérir un véhicule électrique alors que 24% restent indécis», selon le premier conseiller du P-DG de Naftal, Adel Bentoumi. Cela étant, les facettes négatives de cette orientation, s'expliquent selon le même responsable par «l'absence d'expérience dans l'entretien et la réparation de ce type de véhicules (31%), suivie par l'absence des bornes de rechargement rapide (30%), le prix des véhicules électriques comparé aux véhicules thermiques (22%) et enfin la crainte d'absence de pièces de rechange (18%)».Des freins qui trouvent néanmoins, leurs ripostes dans certaines dispositions à prendre évoquées par les professionnels, en vue de rendre la nouvelle option acceptable et pratique malgré les obstacles. Ils considèrent que ceins produits phares de la consommation, tel que le téléphone portable qui ont connu les même problèmes dans la phase de lancement, et qui se sont avérés, comme pourrait l'être la voiture électrique, d'une grande utilité pour le consommateur. Dans ce sens, le fondateur du site algérien spécialisé en automobile «Dzmotion» et ingénieur et professeur en génie mécanique, Sofiane Barkat, a estimé qu' «il est nécessaire de motiver les Algériens avec des mesures incitatives, sur le plan financier, pour les amener à acheter un véhicule électrique, et ne pas se contenter de l'argument de la protection de l'environnement, si les incitations financières font que le prix des véhicules électriques s'alignent sur celui des véhicules à moteur thermique, le citoyen algérien achètera ce type de véhicule, surtout que le plein de carburant lui reviendra trois fois plus cher que la recharge de la batterie de son véhicule électrique». Concernant la maintenance et le service après-vente, le directeur général de Speedy Algérie, Khaled Djema, a affirmé que «la maintenance d'un véhicule électrique ne sera pas plus compliquée que celle d'un véhicule à moteur thermique, mais plutôt plus sophistiquée, vu qu'il y aura plus d'électronique et d'informatique dans le véhicule électriques. Les concessionnaires devront s'équiper pour assurer le service après-vente de leurs véhicules électriques». Un effort d'adaptation qui pourrait sérieusement renverser la tendance et atténuer les craintes des consommateurs, et constituer un réel argument de vente. Par ailleurs, l'autre grand obstacle étant les capacités de rechargement et leur importance dans la prise de décision d'acquisition de ce genre de véhicules, il est prévu selon le premier conseiller du P-DG de Naftal, Adel Bentoumi, que «chacune des 58 wilayas sera équipée d'une borne de rechargement électrique, en plus des stations autoroutières (autoroute Est-Ouest), au nombre de 32, avec un nombre plus élevé dans les wilayas où le parc automobile est plus important». Il faut dire que si ces dispositions venaient à être concrétisées sur le terrain, rien ne pourrait faire de l'ombre à cette option, et contribuerait à effacer l'aspect utopique qu'elle véhicule. Cependant, il va sans dire qu'après les multiples déboires qu'a connus ce dossier, la priorité selon les observateurs serait de faire un bilan de la situation, afin d'y apporter dans un premier temps, des solutions pratiques pour réguler le marché de l'automobile, et permettre au citoyen de jouir de la possibilité d'acquérir un véhicule neuf, sans se ruiner.