Le ministère du Commerce a réquisitionné pas moins de 50093 commerçants, à travers l'ensemble du territoire national pour assurer la permanence durant les deux jours de l'Aïd El Adha de cette année. La permanence concerne 6021 commerçants activant dans la boulangerie, 30803 dans l'alimentation générale et fruits et légumes, et 12813 commerces qui activent dans des activités diverses qui ont été retenus, ainsi que 456 unités de production dont 139 laiteries, 273 minoteries et 44 unités de production d'eaux minérales. Le département ministériel dirigé par Kamel Rezig a instruit les commerçants qui ne sont pas réquisitionnés pour cette fête religieuse de rouvrir immédiatement après l'Aïd. Un communiqué rendu, avant-hier, par la tutelle a rappelé «l'obligation de procéder, après la fête de l'Aïd, à la reprise de leurs activités commerciales et la réouverture de leurs magasins, conformément aux dispositions régissant les congés durant les fêtes légales et religieuses». Des instructions claires pour essayer de mettre fin aux comportements des commerçants qui restent fermés après la fête. Une situation pénalisante pour le citoyen qui se retrouve souvent confronté à un parcours de combattant pour s'alimenter de denrées alimentaires nécessaires pour accompagner les repas cuisinés à l'occasion de l'Aïd. C'est l'avis de Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca). Ce dernier contacté hier par L'Expression, a soutenu que «le problème se trouve à ce niveau, et non des commerçants qui sont concernés par la permanence». Cela avant d'ajouter que «le départ d'une grande partie des effectifs du commerce non concernés par la permanence qui regagnent leur domicile pour cause de la fête est à l'origine des fermetures». Pour étayer ses propos, notre interlocuteur a révélé que le nombre de commerçants n'ayant pas respecté le programme des permanences durant la dernière fête (l'Aïd El Fitr), ne dépasse pas la trentaine». Une déclaration qui apporte ainsi de l'eau au moulin de la tutelle ayant évoqué un succès dudit programme de permanence. Les commerçants non concernés par le programme de permanence prolongent leurs congés malgré les sanctions imposées. Ces dernières sont pourtant censées être «répressives», selon Boulenouar. Poursuivant, le président de l'Anca change de ton pour rassurer les Algériens. Il déclare dans ce sens que «les perturbations qui, d'habitude, marquent les jours de fêtes ne seront pas vécues cette année». En tant que représentant des commerçants, il révèle que «le dispositif comprenant le nombre de plus de 50000 commerçants qui sont sommés d'ouvrir durant les deux jours de l'Aïd, sera renforcé par pas moins de 10000 commerçants bénévoles». «Ceux-ci nous ont contacté pour faire part de leur disponibilité», a-t-il encore rassuré. Toutefois, il note que «le citoyen doit comprendre qu'il s'agit d'un service minimum». Boulenouar se montre également optimiste quant à la disponibilité des produits de large consommation, en quantités suffisantes à l'occasion de la fête du Sacrifice. Néanmoins, il prévoit une petite hausse des prix de certains produits. «Le manque de disponibilité des fruits et légumes par exemple, à cause de l'arrêt de l'activité des agriculteurs entraînera systématiquement une petite hausse des prix», a-t-il estimé. Le président de l'Anca a par ailleurs révélé que son organisme a soumis au ministère de l'Agriculture une proposition susceptible de résoudre cette problématique. «Nous leur avons suggéré de recourir au stockage des denrées qui ne périssent pas rapidement, et ce à travers la mobilisation des moyens nécessaires», a-t-il conclu. Il y a lieu de s'interroger donc, à ce sujet sur la prédisposition des responsables de ce ministère quant à l'étude et la prise en charge de cette proposition?