Deux quartiers illicites, considérés comme des repaires pour délinquants, ont été rasés cette fin de semaine à Alger. Quatre-vingt-cinq «constructions anarchiques» érigées en bidonvilles en des lieux paupérisés relevant des localités de Gué de Constantine et de Khraïssia ont fait l'objet de démolition, mardi et mercredi derniers, par les éléments de la gendarmerie relevant du groupement d'Alger. Il s'agit des bidonvilles bâtis illicitement dans le quartier dit Maftouche pour le cas de Bir Mourad Rais et de ceux qui ont vu le jour comme des champignons à l'intérieur de la cité Salem dans la commune de Khraïssia. Lors d'un point de presse qu'il a animé ce jeudi, M.Mustapha Taïbi, premier responsable du groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale, n'omettra pas de préciser que le recours à la destruction de ces baraquements a eu lieu, une fois que les autorités administratives, notamment celles des deux circonscriptions suscitées, ont été avisées. De plus, est-il utile de souligner qu'une telle action s'inscrit dans le cadre d'une descente des éléments de la gendarmerie visant à diminuer un tant soit peu du degré de la criminalité sévissant au sein de leur territoire de compétence, en l'occurrence la banlieue et les milieux périurbains de l'Algérois. Ainsi, il semble aisé de comprendre que la décision de démolition de ces bidonvilles est motivée par le fait que leur construction va à l'encontre des lois en vigueur. Mais elle bute également contre une réalité bien établie selon laquelle ces pseudo-constructions sont aussi de véritables repaires pour délinquants qui s'adonnent à des pratiques relevant de la criminalité pure. En outre, et s'agissant du bilan de l'opération menée par la gendarmerie, en cette fin de semaine, à Alger, il ressort, de prime abord, que le nombre de personnes interpellées s'élève à 1886 individus dont 53 d'entre eux ont été retenus après examen de situation. Ces derniers ont été gardés à vue pour le motif de port d'armes prohibées et de bombes lacrymogènes, détention et commercialisation de stupéfiants, vol de véhicules et également dans le cadre de l'immigration clandestine. D'ailleurs, concernant ce dernier motif, le conférencier M.Taïbi indiquera que le nombre des immigrés clandestins gardés à vue est de 28. Et en ce sens, il mettra en exergue l'arrestation suivie par la présentation devant la justice de dix ressortissants syriens et un onzième de nationalité égyptienne se trouvant en séjour irrégulier en Algérie et, pis encore, faisant dans le faux et l'usage de faux. Ils sont également accusés d'employer illégalement d'autre immigrés clandestins. A l'encontre de ces onze inculpés, la justice algérienne a décidé de l'emprisonnement de huit d'entre eux. S'agissant du travail d'enquête mené par le groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale au sujet du détournement du foncier agricole, M.Taïbi a souligné, au cours de son exposé de jeudi, que la superficie des terres agricoles détournées de leur vocation est de 1615 hectares. Ce qui représente, selon lui, un pourcentage de 8, 25% de la superficie globale estimée à quelque 35.513 hectares. Celle-ci réunit en son sein quelque 2060 exploitations agricoles (collectives et individuelles confondues), dont 1490 d'entres elles ont fait l'objet d'enquêtes menées par la Gendarmerie nationale.