La gendarmerie a sorti la grosse artillerie : « En plus des gendarmes du groupement, quatre autres escadrons du groupement d'intervention rapide (GIR) ont été déployés, mercredi et jeudi derniers, sur les lieux des deux opérations de démolition d'habitations construites sur des terres agricoles à Khraïssia et Aïn Benian » , relève le colonel Taybi, chef du groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale. Mercredi dernier, la gendarmerie a ainsi assisté les services de la wilaya déléguée de Draria dans une énième opération de démolition de constructions érigées sur 5 exploitations agricoles collectives (EAC) et sur 2 autres exploitations individuelle (EAI). Plusieurs de ces constructions illicites, assure M.Taybi, étaient habitées alors que bon nombre était des carcasses en R+2. Pour lui, les citoyens ont été plusieurs fois destinataires de notifications, mais en vain. « La gendarmerie est là pour appuyer les autorités. Par ces actions d'envergure, elle réconforte dans sa politique le travail du wali d'Alger en disant aux récalcitrants que ces constructions ne seront plus tolérées », insiste-t-il. L'autre opération de démolition s'est déroulée, le lendemain jeudi, au lieudit Plateau à Aïn Benian. Les mêmes renforts et décisions pour « en finir » avec les habitations illicites construites cette fois encore sur une terre agricole. « L'opération, commencée à 6 h, n'a pris fin qu'à 16 h », ajoute-t-il et qui ne se gênera pas à lancer des piques acerbes aux services de Sonelgaz : « Sonelgaz est dans l'illégalité en décidant de raccorder à l'énergie électrique des habitations qui n'obéissent à une aucune règle. » Sur la vidéo visionnée par les journalistes accueillis dans la caserne du GIR à Réghaïa, on peut voir en effet des poteaux électriques près des baraquements. A la 10e descente effectuée par les gendarmes depuis le début de l'année, 1636 personnes ont été appréhendées dont seulement 49 ont été mises sous mandat de dépôt. « 1425 individus ont été par ailleurs relâchés », indique M.Taybi. A l'occasion, deux suspects ont été arrêtés à Rouiba pour homicide volontaire. Les détails du crime ne manqueront pas de faire sursauter : au moyen d'un sabre de plus d'un mètre et d'un couteau de boucher, une personne a été lardée de 20 coups de couteau et laissée pour morte. Les gendarmes ont mis également le grappin sur un pourvoyeur en kif à Bourouba « un quartier très sensible ». Ayant réussi à passer à travers les mailles des filets tendus lors d'une opération coup de poing de la gendarmerie, la personne qualifiée par M. Taybi de « redoutable » a été finalement appréhendée mercredi dernier. « Le détachement spécial d'intervention (DSI) a été sollicité à l'occasion », précise-t-il. Au chapitre du séjour illégal, quelque 55 personnes ont été appréhendées à l'est de la capitale. « Préférant s'installer dans les bidonvilles qui pullulent dans la région de Bordj El Kiffan, surtout au lieudit Bateau Cassé ou carrément louant des chalets, ces ressortissants originaires des régions du Sahel, qui souvent prenaient les transports publics, préfèrent louer les services d'un taxi clandestin pour passer outre les contrôles d'identité », assure un gendarme lors d'un contrôle sur la RN 24. Autres affaires qui prennent de l'ampleur comme le trafic de véhicules. Une voiture de marque BMW X5 a été immobilisée au niveau de la brigade des Sables d'or à Zéralda. Le motif est que cela fait plus d'une année qu'elle « roule » sans que le propriétaire, un importateur de son état, ne la dédouane. « Le titre de passage renouvelé est hors d'usage depuis novembre 2007. Seul le chauffeur a été appréhendé lors d'un contrôle routinier sur la RN133 ». Pour vente de tabac à chiquer une personne, résidant dans le haouch « El Qaria » et qui déposait chez lui l'emballage de produits nationaux et étrangers, est recherchée. « Toujours en fuite, l'individu, chez qui on a pu trouver du tabac à chiquer et 10 sortes de cartons et autres emballages, aurait des complicité à la SNTA », révélera le chef de brigade.