C'est le branle-bas de combat, l'alerte étant maximale. L'élargissement des structures sanitaires se poursuit. Aménagé de telle sorte à accueillir les malades atteints de Covid-19, l'hôpital d'El Karma dans la daïra d'Es Senia est, désormais opérationnel. Celui-ci a ouvert ses portes hier. Ce dernier, dont la capacité est de 100 lits, est rattaché au CHU docteur Benzerdjeb, ex-Plateau. Les spécialistes et médecins, impliqués dans la lutte contre la Covid-19 ont fini par avoir gain de cause. Plusieurs de ces derniers ont plaidé pour une implication plus significative et plus efficace des établissements publics de santé de proximité (Epsp) dans la lutte contre le virus pour soulager les personnels médical et paramédical». «Après près de 18 mois de lutte, le personnel médical et paramédical des services impliqués dans la lutte contre la Covid-19 est fatigué, saturé et submergé», indique un médecin, ajoutant que «ce personnel a besoin de répit, du repos du guerrier pour revenir plus fort». «Nous sommes vraiment exténués», a-t-on résumé. «La fatigue se fait ressentir chez plus d'un et tous les gens impliqués dans cette lutte, des chefs de service jusqu'aux agents de soutien en passant par le personnel paramédical ont réellement besoin de repos», a plaidé un autre médecin. «Il nous faut vraiment du soutien», a-t-il ajouté. La direction de la santé de la wilaya d'Oran a jugé utile de redoubler d'efforts, et ce dans le cadre de réajustement de la stratégie de lutte contre la Covid-19. «Les Epsp seront directement impliqués dans cette lutte contre la Covid-19. Le tri des cas suspects et l'orientation et même la prescription du traitement si nécessaire se feront à leur niveau», a-t-on informé. La situation pandémique dans la wilaya d'Oran est plus que jamais alarmante. La recrudescence des cas quotidiens de la Covid-19 a impacté directement les admissions au niveau des hôpitaux. Les mises en garde des spécialistes durant les dernières semaines sont confirmées, aujourd'hui, par la situation épidémique qui commence à se dégrader avec les chiffres qui ne cessent d'augmenter au fil les jours, à travers tout le territoire national. Des sources proches de la direction locale de la santé et de la population dévoilent que «la moyenne des contaminations quotidiennes a grimpé. Elle passe de 35 à 40 cas par jour au cours du mois de juin, à 50 contaminations journalières au cours de ce mois de juillet». Le service de réanimation reçoit plus de malades depuis une dizaine de jours. L'on révèle que «les 240 lits de l'hôpital Nedjma, ex-Chetaibo, sont complets, le service de réanimation est également saturé, et une vingtaine de lits équipés de ventilation mécanique invasive (vmi), nécessaire pour la prise en charge des détresses respiratoires, sont eux aussi tous pris». Le bilan est plus que jamais inquiétant et la pandémie a également rendu flagrant le manque d'infrastructures médicales et de ressources humaines, «le nombre de décès quotidiens a triplé passant d'un décès tout les trois jours, à un par jour», a-t-il déploré. L'inquiétude est d'autant plus générale, que les spécialistes tirent l'alarme en plaidant pour des mesures urgentes, à savoir «le confinement, le port obligatoire du masque, la vaccination en masse, en plus du respect des distanciations sociales».