ORAN 12 juil 2020 (APS) - Des spécialistes et médecins impliqués dans la lutte contre le Covid-19 du CHU d'Oran ont plaidé, dimanche à Oran, pour une implication plus significative et plus efficace des établissements publics de santé de proximité (EPSP) dans la lutte contre le virus pour soulager les personnels médical et paramédical déjà mobilisés depuis près de 5 mois. "Tout le personnel médical et paramédical des services impliqués dans la lutte contre Covid-19 est fatigué, saturé et submergé. Ils ont besoin d'un répit, d'un repos de guerrier pour revenir plus forts. Nous sommes vraiment exténués", a résumé la situation, Pr Nadjet Mouffok, cheffe de service des maladies infectieuses lors d'une rencontre ayant regroupé les responsables de l'établissement et différents services, en présence du wali, Abdelkader Djellaoui et du directeur de la santé et de la population, dans le but d'évaluer les besoins en moyens et équipements et cerner les problèmes. "La fatigue commence à se ressentir et tous les gens impliqués dans cette lutte, des chefs de services jusqu'aux agents de soutien passant par le personnel paramédical ont réellement besoin de repos. Il nous faut vraiment du soutien", a-t-elle souligné. A ce titre, elle a fait savoir que le CHUO est chargé des cas graves de coronavirus nécessitant une hospitalisation en urgence. Les autres cas asymptomatiques ou avec des symptômes sans gravité peuvent être pris en charge par les médecins aux niveaux des EPSP ne serait ce que pour le tri et l'orientation, a-t-elle suggéré, ajoutant que "la charge est très forte sur le personnel en charge du Covid-19. Il faut reconnaître que nos équipes ont fait un travail remarquable depuis le début de la pandémie avec plus de 600 guérisons du Covid-19". A ce titre, le directeur de la Santé de la wilaya d'Oran, Nacer Bouda a indiqué que dans le cadre de réajustement de la stratégie de lutte contre le Covid19, "les EPSP seront directement impliqués dans cette lutte contre Covid-19. Le tri des cas suspects et l'orientation et même la prescription du traitement si nécessaire se feront à leur niveau", a-t-il informé. Des médecins qualifiés et expérimentés seront à la disposition des citoyens aux niveaux des neufs EPSP de la wilaya d'Oran. Les patients dont la plupart ne nécessite pas d'hospitalisation ne sont pas obligés de se déplacer à l'hôpital pour se faire dépister ou se faire délivrer un traitement. L'hôpital sera exclusivement réservé aux grands malades, a-t-il fait savoir. Une réunion prévue demain lundi regroupera les spécialistes et les responsables du secteur pour discuter des modalités de l'application de cette décision sur le terrain, selon le même responsable.A ce titre, le wali a souligné que tous les moyens nécessaires à même de faciliter la mission des équipes médicales et paramédicales en lutte contre le Covid-19 seront mis à leur disposition. "Tous les moyens dont vous avez besoin pour accomplir votre mission seront mis à votre disposition. Vous n'avez plus à vous soucier du manque de lits, de respirateurs et d'oxygène et autres. C'est à nous de vous fournir les moyens pour que vous puissiez travailler convenablement et avec efficacité", a-t-il déclaré. Lire aussi: Prise en charge des cas Covid19 : la pression tombe au CHU d'Oran Parmi les mesures prises dans ce sens, il a cité la proposition de consacrer 300 millions DA du budget de la wilaya pour l'acquisition de tous les moyens et équipements dont le corps médical a besoin, ainsi que le rattachement de l'hôpital des grands brûlés d'une capacité de 120 lits au CHU d'Oran pour pallier à la saturation des services prenant en charge le Covid-19. Plusieurs propositions et revendications ont été émises par les professionnels de la santé pour une meilleure prise en charge de cette pandémie dont celle de la centralisation des soins dans un seul bâtiment, en l'occurrence le pavillon 14 spécialisé dans la chirurgie générale. A ce propos, il a été décidé lors de cette rencontre de consacrer ce pavillon exclusivement au Covid-19 et de répartir ses malades sur les services d'ORL et de neurochirurgie. Par la même occasion, les médecins ont demandé au wali de consacrer un établissement pour le confinement du personnel médical et paramédical, "de plus en plus touché par le virus". En réponse, il a décidé de mettre à leur disposition l'établissement hôtelier "Jasmine". Pour le manque de kits de dépistage abordé par des médecins présents, Abdelkader Djellaoui a souligné "qu'il faut voir avec les fournisseurs sur le marché algérien pour acquérir ces kits indispensables pour le dépistage du Covid-19", assurant que les moyens financiers sont disponibles.