Venant d'Ethiopie, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, est depuis hier à Khartoum, dernière escale de son périple africain avant d'atterrir, aujourd'hui, au Caire. Au terme de cette remontée du Nil bleu, le chef de la diplomatie algérienne doit ficeler son plan de médiation sur la base des propositions et préoccupations exprimées par l'Ethiopie, le Soudan et l'Egypte. C'est la première fois qu'une action diplomatique d'une telle envergure a été menée pour solutionner ce conflit qui oppose les trois pays depuis plus de 8 ans, autour de la construction du Grand barrage de la Renaissance sur le Nil bleu, construction à l'initiative de l'Ethiopie. L'Egypte dit depuis toujours que ce prochain plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique, va poser pour elle des problèmes d'approvisionnement d'eau. Le sujet a été évoqué, notamment à Sotchi, en marge du sommet Russie-Afrique, la Russie s'est proposée en médiatrice, tout comme les Etats-Unis. Pour la diplomatie algérienne, c'est un très grand challenge qui se joue à travers cette médiation censée trouver son épilogue à Alger. L'accueil chaleureux reçu par le ministre des Affaires étrangères, aussi bien à Addis-Abeba qu'à Khartoum laisse penser que le dossier est en bonne voie. Hier, Lamamra a été reçu, en audience, par le président du Conseil de Souveraineté, le général d'Armée Abdel Fattah Al-Burhan à qui il a transmis un message du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L'audience a permis de réaffirmer les liens de fraternité et de solidarité unissant deux peuples et de mettre en relief la volonté qui anime les dirigeants des deux pays pour imprimer une nouvelle impulsion aux relations bilatérales. À cet égard, le président Al-Burhan s'est félicité des efforts de l'Algérie et de son engagement constant en faveur du règlement pacifique des crises et conflits et de son rôle constructif dans la promotion des relations de fraternité et de coopération, notamment au sein du continent africain. Lamamra a été reçu également par le président du Conseil des ministres Abdallah Hamdok, de même qu'il a eu une séance de consultations approfondies avec son homologue soudanaise, Mariam Sadek al-Mahdi. Il a été convenu de réactiver les mécanismes bilatéraux et de promouvoir une coopération renforcée dans les secteurs de la formation, de l'énergie, de l'agriculture et de la sécurité. Au titre des questions régionales et internationales, les deux ministres ont passé en revue les situations de crise et de conflit prévalant dans la Corne de l'Afrique, l'espace sahélo-saharien et le Maghreb, ainsi que les questions d'intérêt partagé inscrites à l'agenda de l'Union africaine. La situation prévalant dans le monde arabe et les perspectives de renforcement du partenariat afro-arabe ont été, également, au menu des discussions au regard des derniers développements et des futures échéances importantes impliquant les deux ensembles. Les deux parties ont, par ailleurs, échangé sur les conditions de succès du prochain Sommet arabe devant se tenir à Alger dans le but de renforcer l'unité des pays arabes et leur action commune en faveur de la cause palestinienne.