Quatre agents des forces auxiliaires marocaines ont immigré clandestinement à Ceuta pour demander l'asile, ont rapporté des médias espagnols, mettant en cause la dégradation de la situation sociale dans le royaume du Maroc.»Au cours de la semaine écoulée, quatre agents des Forces auxiliaires marocaines ont nagé jusqu'à Ceuta dans l'intention de demander l'asile», a écrit le journal espagnol El Confidencial dans son édition de dimanche sous le titre «Quand ceux qui devraient empêcher l'émigration émigrent en Espagne à partir du Maroc». Le média qui cite des sources policières précise que, c'est la première fois que les «Mehanis «, comme on les appelle au Maroc se faufilent dans la ville de Ceuta, notant que leur arrivée a mis en lumière «quelques fissures dans l'un des corps de sécurité du Royaume du Maroc».»Bien qu'ils gagnent peu, moins de 500 euros par mois, ce sont des fonctionnaires de l'Etat qui perçoivent un salaire chaque mois et s'efforcent malgré tout d'émigrer», relève El Confidencial, soulignant que, «dans un pays en proie au chômage, leur situation est privilégiée». Le journal espagnol explique que «les forces auxiliaires marocaines sont composés d'environ 45.000 hommes, placés sous les ordres des wali et peuvent assister la police, la gendarmerie, la protection civile, etc et agissent avant tout comme une force anti-émeute sur laquelle incombe, dans une large mesure, la lutte sur le terrain contre l'émigration irrégulière», précisant qu'ils sont toujours déployés dans les environs de Ceuta et Melilla. Soulignant, par ailleurs, que les quatre agents marocains étaient stationnés dans la province de Tétouan, El Confidencial assure que «l'émigration de responsables marocains vers Ceuta est révélatrice de la situation sociale que traverse le Maroc après près d'un an et demi de pandémie».»C'est plus grave dans les provinces de Tétouan et de Nador», ajoute la même source, faisant savoir «qu'à la crise économique provoquée par les restrictions sanitaires s'ajoute la fermeture des frontières terrestres de Ceuta et Melilla, où des milliers de marocains allaient travailler, légalement ou en noir, au quotidien». Au cours du mois de mai dernier, le gouvernement espagnol s'était insurgé contre le fait que le Maroc ait laissé passer des milliers de migrants clandestins vers l'enclave espagnole de Ceuta, dont des mineurs, en représailles contre l'hospitalisation du président sahraoui, Brahim Ghali en Espagne. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez avait qualifié ces évènements de «grave crise pour l'Espagne et aussi pour l'Europe». Le 10 juin dernier, le Parlement européen avait réagi à son tour en adoptant, à une large majorité, une résolution dans laquelle il a rejeté l'utilisation par le Maroc de migrants mineurs non accompagnés, comme moyen de pression sur l'Espagne.