Le représentant du Syndicat national des pharmaciens d'officine de la wilaya de Tizi-Ouzou, Smaili Mouloud, a déploré le manque criant des médicaments prescrits dans le traitement de la Covid-19 au moment où les citoyens en ont le plus besoin. «Il y a un grand manque de médicaments entrant dans le protocole thérapeutique de la Covid-19. Une crise chronique marquait déjà les médicaments utilisés dans le cadre du protocole thérapeutique, bien avant la Covid-19, mais qui s'est retrouvée accrue depuis l'apparition du variant Delta», a-t-il expliqué, hier, sur radio Tizi-Ouzou.L'orateur, qui n'a pas manqué de signaler les comportements de certains citoyens favorisant l'apparition de la pénurie, a toutefois rappelé que le Snapo avait «alerté le ministère de l'Industrie sur ce phénomène et a proposé des solutions», précisant, «la demande s'est vue multipliée par 10 à l'apparition du virus,» alors que «la cadence de la production s'est multipliée par trois». En fait, l'orateur décrivait une situation lamentable avec «des malades qui font la tournée des pharmacie sans trouver des médicaments comme le Lovenox, essentiellement les doses 0.8 et 0.3. Le représentant du Syndicat national des pharmaciens d'officine de la wilaya de Tizi-Ouzou a également relevé la pratique très répandue de l'automédication qui «se généralise de peur d'aller à l'hôpital». Chose pour laquelle, explique Smaïli Mouloud, il a appelé les citoyens à ne pas y recourir car, dans certains cas, les médicaments pris sans prescription médicale peuvent entraîner des dommages sur la santé. L'orateur citera ainsi en exemple, les antalgiques, vitamine C, anti-inflammatoires et antibiotiques. Aussi, afin de faire barrage à cette pratique, qui est aussi une cause de la pénurie de certains produits, le représentant du Snapo a appelé les autorités à rendre obligatoire la présentation d'une ordonnance pour acheter un médicament. L'orateur a également exprimé son enthousiasme quant à la possibilité, pour les pharmaciens, de pratiquer les tests antigéniques et le dépistage. Sur un autre chapitre, le représentant du Syndicat national des pharmaciens d'officines a «dénoncé les pratiques de certains grossistes qui n'hésitent pas à recourir à la concomitance qui consiste à contraindre les pharmaciens à acheter des quantités de médicaments non utilisées pour se faire servir les médicaments nécessaires dans cette conjoncture.» Le pharmacien est tenu par la loi d'acheter chez le grossiste et non chez le producteur lui-même, mais les grossistes profitent de cette loi et cette conjoncture pour asseoir leur diktat, loin de toute déontologie et éthique. Enfin, le représentant du Snapo à Tizi-Ouzou, s'est félicité de la décision des pouvoirs publics d'intégrer les pharmaciens dans l'accélération des opérations de vaccination contre la Covid-19 et n'a, ainsi, pas manqué d'appeler les pouvoirs publics à l'encadrer par la loi, afin d'optimiser cette participation.