Le traitement «Lovenox», notamment le 0,4 ml, fait l'objet de forte tension sur le marché actuellement. Les professionnels de la santé le recommandent de plus en plus, ces derniers temps, en raison du risque thrombotique veineux induit parfois par la Covid-19. Cet « anticoagulant » ou « fluidifiant » sanguin, mis sur le marché par le groupe français Sanofi, se fait de plus en plus rare dans les pharmacies. Il est actuellement utilisé, en association avec d'autres médicaments, dans le cadre du protocole thérapeutique anti-Covid. Des malades ayant l'habitude de le prendre ou ceux ayant des proches atteints du Covid-19 ne cessent de lancer des alertes via les réseaux sociaux à la recherche de ce traitement. Contacté par nos soins, Messaoud Belambri, président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), a affirmé qu'effectivement, le Lovenox de Sanofi connaît un manque de disponibilité depuis déjà longtemps. Et ce, même avant la crise sanitaire liée au Covid. Et de préciser que « depuis le début de son utilisation dans le cadre du traitement des malades atteints par la Covid, la situation a empiré ». Le produit est devenu quasi introuvable ou soumis à des conditions de vente inacceptables comme la concomitance ou les packs. «Je parle uniquement de la relation de vente entre les pharmaciens et les distributeurs, je ne sais ce qui passe entre les distributeurs, les producteurs et importateurs», a-t-il souligné. Le président du Snapo a également rappelé que ce genre de traitement est préconisé chez les femmes après accouchement, et son administration est quasi systématique pour éviter les complications et autres thromboses « post-accouchement ». C'est un traitement si nécessaire parce qu'il prévient la formation d'une thrombose (caillot dans une veine). Le président du Snapo a affirmé qu' «avec l'introduction de son générique (le Varenox) de fabrication locale, nous avons eu de l'espoir, or, la situation demeure inchangée, et les deux produits sont presque toujours introuvables ou soumis à des ventes conditionnées', et en très petites quantités». Le produit fabriqué localement est l'équivalent du produit «Lovenox», et ce, aux mêmes dosages. Et de préciser que le Varenox étant le «biogénérique» de Lovenox, en terme plus technique, c'est un «biosimilaire». Le Snapo estime que le problème règlementaire est de taille concernant l'utilisation des «biosimilaires» lorsqu'ils sont disponibles. Les membres du Snapo précisent que «la réglementation qui gère le médicament en matière de substitution n'est pas la même qui gère le « biomédicament ». Les experts et autres responsables au niveau de l'autorité sanitaire précisent, selon le Snapo, que substituer un «biomédicament» par un «biosimilaire» n'est pas possible, comme c'est le cas pour le médicament générique qui peut substituer un médicament princeps selon le décret exécutif 92-279 de juillet 1992. Indiquant qu'il y a même une note émise par le ministère de la Santé il y a quelque temps, qui interdit cette substitution lorsqu'il s'agit de biomédicament. En précisant que «cette interdiction ne se limite pas aux pharmaciens mais également au médecin, qui ne pouvait pas mettre ses anciens malades sous «biosimilaire» une fois le traitement commencé sous un biomédicament ». Cette tension concernant le Lovenox rappelle l'intérêt du générique et du biosimilaire, des substituants permettant de soigner aussi efficacement et à meilleur prix, un grand nombre de la population. Il serait donc urgent, selon le Snapo, que les barrières règlementaires soient levées afin de permettre au biosimilaire' de remplacer de manière effective le biomédicament' d'origine, sinon, tous les investissements réalisés dans le cadre des biosimilaires' vont connaître un blocage certain sur le terrain et les pertes seront énormes en matière de santé publique et d'économie de santé. Et de préciser que l'exemple de ce produit « anticoagulant » est aussi valable pour les insulines, car notre marché enregistre la commercialisation d'insulines dites «d'origine» et d'insulines «biosimilaires». Le Dr Messaoud Belambri a affirmé que l'ancrage juridique du biosimilaire', « sa définition » existe dans la nouvelle loi de santé, mais nous avons plutôt besoin d'une législation spécifique relative à l'accès et à la prescription des médicaments biosimilaires'.