L'objectif de porter les exportations hors hydrocarbures à 2,5 milliards de dollars est réalisable. Le directeur général de l'Agence algérienne de promotion des exportations, (Algex), M.Mohamed Benini, a déclaré hier sur les ondes de la Chaîne II, que notre pays n'était pas suffisamment préparé pour son adhésion à l'Union européenne (UE). Il a argumenté ses propos en se basant sur les résultats de nos exportations qui tardent à progresser et sur le retard enregistré dans la remise à niveau des entreprises. Chiffre à l'appui, les exportations hors hydrocarbures ont atteint seulement 800 millions de dollars, soit moins de 2% de la valeur des exportations totales et ne couvrent ainsi qu'une vingtaine de jours d'importations. M.Benini évoquera, dans ce sens, la tenue, dès demain, du premier Conseil d'association Algérie-Union européenne, moins de deux mois après le premier report dû au manque de préparation de la session, et qui est, selon lui, une occasion pour évaluer les résultats de l'adhésion. La session devrait également aborder la question du soutien de l'UE à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, comme l'Union s'y était engagée de sa propre initiative dès 2002, et lancer la finalisation du programme de coopération pour les années 2007-2009. «L'accession permettra de diversifier nos exportations, entretenir un démantèlement tarifaire plus accéléré», a soutenu l'invité de la Chaîne II. Pour lui, l'objectif de porter les exportations algériennes hors secteur des hydrocarbures à au moins 2,5 milliards de dollars dans les quatre ou cinq prochaines années, contre moins d'un milliard actuellement, est réalisable. «Notre économie a évolué, le potentiel à l'export avoisine les 3 milliards de dollars mais l'absence d'une approche claire et d'un environnement propice à l'acte d'exporter, entravent encore la promotion des exportations», avait-il expliqué récemment. Outre ces lacunes, M.Benini a parlé de l'absence d'organisation au sein de la profession. Le problème de la lenteur bureaucratique est également soulevé sans oublier celui des banques où les procédures sont, selon le DG de l'Algex, très compliquées et découragent les vocations à l'exportation. Pour effacer ces lacunes, Algex propose une approche qui associe tous les secteurs et acteurs concernés dans une démarche nouvelle, novatrice et fortement coordonnée. L'agence recommande aussi de mettre à profit les accords commerciaux régionaux et de favoriser l'émergence d'un système de formation et d'information performant dans le domaine de l'export. Elle conseille enfin l'ouverture de représentations commerciales algériennes à l'étranger. M.Benini a expliqué que ces propositions, élaborées sur la base d'un état des lieux, découlent des principales contraintes que rencontrent les exportateurs tant au niveau de la réglementation qui régit cette activité que celui de l'environnement des affaires ou encore les problèmes de logistique si contraignants pour ce genre d'activité. Les exportations hors hydrocarbures, qui restent relativement faibles et peu diversifiées, ont oscillé pendant des années entre 200 et 700 millions de dollars par an. A propos du nombre d'entreprises exportatrices, celles-ci ne seraient que 150 à 180 à intervenir dans cette activité (au lieu du chiffre de 500 généralement cité) si l'on ne considère que les vrais «professionnels de l'exportation», c'est-à-dire ceux qui réalisent régulièrement des chiffres d'affaires à l'export, a tenu à préciser le responsable d'Algex.